lundi 1 octobre 2007

Ca veut dire quoi ?

...Au cas où l'on me demanderait pourquoi j'aime traduire l'anglais, je répondrais ceci :

KENT

Un salaud, une canaille, un bâfreur de morceaux tombés des tables ! un vil, vaniteux, crétinesque, clochardesque, servile pour trois hardes, larbinesque à cent sous, merdeux, laineux aux pattes, salaud ! une lavette, un salaud à faire partout des histoires ! un fils de putain, un lorgnonnard, un hyper-lèche-cul, un effronté fienteux ; un gueux dont tout l'héritage tient dans une boîte ; un individu qui comme loyal service ne voudrait que le maquereautage ; oui, toi tu n'es rien qu'un concentré de salaud, de gueux, de lâche, de satyre, que le fils et l'héritier d'une chienne bâtarde ! Un individu que j'aimerais étriller jusqu'à ce qu'il hurle, s'il osait nier la plus petite syllabe de tout cet assemblage de titres !


"A knave, a rascal, an eater of broken meats; a base, proud, shallow, beggarly, three-suited, hundred-pound, filthy worsted-stocking knave; a lily-livered, action-taking, whoreson, glass-gazing, super-serviceable, finical rogue; one-trunk-inheriting slave; one that wouldst be a bawd in way of good service, and art nothing but the composition of a knave, beggar, coward, pandar, and the son and heir of a mongrel bitch: one whom I will beat into clamorous whining if thou deni'st the least syllabe of thy addition."

King Lear, II, 2, 1605 - William Shakespeare

8 commentaires:

Charles a dit…

Et en espagnol maintenant...

Delenda Lavingtaine a dit…

@ Charles : Ah, ça s'annonce tout de suite plus compliqué ! Mais je subodore la présence des gilipollas et autre madre / hijo de puta :)

Anonyme a dit…

Alternative tout aussi fleurie : "Pour une crapule, une canaille, un bâfreur de rogatons ; une infâme, orgueilleuse et frivole crapule, un gueux, qui n'a que trois hardes, cent sous et qui pue dans ses bas de laine ; un foie-blanc procédurier, un fils de pute, narcisse et mielleux, un coquin qui fait le délicat ; un esclave dont tout le bien tient dans un coffre ; un lascar prêt, pour tout loyal service, à faire le maquereau, et qui n'est rien qu'un concentré de crapule, de gueux, de lâche, de souteneur, et le fils et l'héritier d'une chienne bâtarde : un lascar que j'aurais plaisir à rosser, à faire geindre et miauler si tu récuses la moindre syllabe de ce portrait."

Anonyme a dit…

Et pour répondre à Charles : "Un bergante, un bribón, un lameplatos, un granuja rastrero, altanero, vacío; un lacayo ambicioso y pelagatos con calzas de estopa; un pícaro miedica, pleiteador, hijo de puta, miraespejos, servil y relamido; un esclavo pobretón, que haría de alcahuete por dar buen servicio y que no es más que una mezcla de granuja, pordiosero, cobarde, rufián e hijo y heredero de perra mestiza; un tipo al que voy a sacudir hasta arrancarle chillidos si me niega una sílaba de cuanto le he lla mado."

Delenda Lavingtaine a dit…

@ Spatula : Je préfère de loin ton alternative, et me souvenais bien qu'elle était plus fleurie que celle de mon édition bilingue...

Quant à l'espagnol, chapeau ! Je retrouve avec plaisir ce bon hijo de puta et découvre de sales mots goulayants !
N'apprend-t-on pas vraiment une langue en commençant par ses insultes les plus courantes et les plus vieilles ? Si si :)

Et en italien ? J'aimerais des bastardo, histoire de faire un tour européen en bon et due forme !

Delenda Lavingtaine a dit…

(!) en bonne et due forme*

Anonyme a dit…

Et pour terminer notre petit tour philologique : "Per un grosso furfante, una canaglia, uno sgranocchiatore di rifiuti, un malnato smargiasso, un tre-vestiti, cento libbre di carne mal calzate, fegato di coniglio, quereloso, un figlio di puttana frustaspecchi,leccapiedi, servile narcisista, sordido erede d’un sacco di stracci, pronto a fare il ruffiano come capita, nient’altro che un impasto di arrano, accattone, vigliacco, portaborse, figlio ed erede di cagna bastarda: uno che io sbatacchierò a legnate da farlo stridere come un maiale se ardisce di negarmi uno soltanto di tutti i titoli che gli ho affibbiato."

Delenda Lavingtaine a dit…

@ Spatula : Tu-dé-chires ! ^^