mardi 30 octobre 2007

All about nothing


Dans le bus, on voit plein de choses. C'est un pôle d'inspiration, contrairement au métro, dont les muses se limitent aux quelques frasques des passagers.

Du bus, je vois souvent une église assez mignonne, qui file vite.


L'Eglise ! En bonne athée, je regarde ce monde-là d'un oeil pessimiste et admiratif. La religion, bonne réponse aux mystères de l'univers ? Je sais pourquoi et comment j'en suis là. C'est énorme. On aura construit de sublimes édifices à travers le monde ; on aura donné une réponse complexe et belle à l'origine de Tout. On aura répondu à la fameuse et invariable « qu'est-ce je fous là ? »


Je ne suis pas mordue de cette réponse, même si elle est complexe et belle. Je préfère croire qu'il n'y a pas de réponse, que c'est un hasard, un pet de l'univers. Dans ce cas, on ne serait là que par un concours de circonstances, heureux ou malheureux. De mon point de vue, c'est heureux, car vivre, c'est pouvoir manger du canard, boire des vins succulents, faire l'amour, dormir, vieillir et mourir. Ca me va.


Faire la guerre, crever la dalle, être reléguée au rang d'une merde, être surveillée, exécutée, je connais pas. Ca me va. Je ne suis pas juive, je ne suis pas noire, je ne suis pas homosexuelle, je ne suis pas tutsi, je ne suis pas darfourie, je ne suis pas pauvre, je ne suis pas chômeuse, je ne suis pas communiste, je ne suis pas bonze, quoi d'autre ?


Mais l'inquiétude me taraude quelques fois. Au moins, sois prudente. J'ai appris quelques morceaux d'histoire, j'ai déjà vu quelques sales trucs, j'ai déjà fait quelques sales trucs. Je sais à peine de quoi je suis capable, de quoi ils sont capables. Mais j'en sais assez. Au moins, sois prudente.


Dans le bus, il y avait un moustique. Il s'est posé sur la vitre, juste à côté de moi. Je l'ai observé quelques temps, j'ai hésité. J'ai glissé ma main dans mon sac, j'ai attrapé un livre. J'ai encore hésité. Puis, ne pouvant supporter plus longtemps cette présence étrangère et menaçante, j'ai stratifié la bête contre la vitre avec le bouquin.


La religion m'est une illusion rassurante, vraiment admirable, mais peu familière. La civilisation est un vernis. La culture m'est une réponse valable. La barbarie m'est un poil de jambe, qui pousse et qu'il faut couper tous les jours. Un pet de travers, et la belle cathédrale s'écroule.


2 commentaires:

Charles a dit…

Décidemment c'est la quatrième fois qu eje tente de laisser un commentaire...donc il est de plus en plus moche au fur et à mesure de mes tentatives...
Je ne cesserai jamais de dire que tu es née avec une plume entre les doigts. Tu me transporte toujours à travers tes articles magnifiques.
Je regrette que ce soient les périodes de blues qui te permettent la réalisation de ces petites merveilles.
Je regrette aussi de ne pas avoir été plus présent et attentif lors de ton mélalcoolisme, qui m'a completement touché aussi...
Je pense fort à toi. J'ai hate de nos retrouvailles espagnoles.
Donnez moi du nouveau et du frais des que c'est le cas.
Gros bisous
Je t'aime.

Charles a dit…

ps: peux-tu corriger les milliards de fautes de français s'il te plait..lol