dimanche 30 septembre 2007

C'est arrivé demain


Colle, agrafes, photos, effaceur, cahiers à spirale, parapluie, carte Imagin'R. J'aimerais porter des lunettes aussi. Mais toujours pas. Rentrée demain !




Pour tout esprit positif, il y a finalement quelque avantage au cambriolage. On commence par être victime d'une parfaite injustice, bien ronde et bien juteuse.

Mardi après-midi, j'ai mis un certain temps à ralentir mes nerfs, à calmer mes genoux claquants et mes mains tremblantes. Ce n'était qu'un état d'hallucination, de "j'y crois pas".

Comme quand on renverse un verre de vin sur sa belle robe en satin, on aimerait qu'une chose, remonter dans le temps, ne serait-ce que pour quelques secondes.

Ce n'est pas comme si j'implorais que cette machine soit un jour inventée et aboutie, je souhaiterais juste quelques secondes, pas des années. Le travail devrait être moins dur, mais non. Ca aussi, c'est injuste !

Je suis à nouveau équipée, mon monde tourne à nouveau, peut-être même plus rond ? Et même si ces gueux ne m'ont pas tiré de fringue, j'ai consolé ma peine avec cette belle veste en cuir, qui sent bon le cochon !

On appelle ça la balance compensatoire des injustices...

mercredi 26 septembre 2007

Cats and Dogs


L'histoire présentée ce soir n'ayant rien de drôle ou emballant, on ménagera un suspense et une tension tout au long du texte, afin que le lecteur puisse atteindre le dénouement avec la stupéfaction et l'intérêt de rigueur.


C'est l'histoire d'une minette qui habite au rez-de-chaussée. Ca, on le savait. On savait qu'elle avait vu une voiture brûler dimanche soir, et qu'elle s'était imaginée de terribles scénarios et sa mort atroce. La minette avait donc senti les inconvénients qu'il y a à vivre au même étage que la rue, cette brute sanguinaire.

Quelques jours plus tard, nous étions donc mardi après-midi. La minette ayant une envie pressante, fit le nécessaire pour soulager la peine de sa vessie. Elle grimpa à l'étage pour rejoindre l'endroit stratégique et la plus belle invention de tous les temps : les chiottes.


Pour atteindre le dénouement avec la stupéfaction de rigueur, j'ai non seulement intérêt à ne point m'étaler sur de menus détails, mais aussi à préciser certaines choses au lecteur :


La chambre de la minette se trouve au rez-de-chaussée, quand tout le reste de la maison se trouve à l'étage. Cette chambre a deux fenêtres (un espace très lumineux, me dira-t-on !). L'une donne sur la rue, l'autre sur la cour intérieure de la maison. La minette laissait souvent la fenêtre intérieure ouverte, ne craignant ni un cambriolage, ni les regards indiscrets des passants.


C'est donc la fenêtre ouverte que cette minette quitta sa chambre. Cinq minutes s'écoulèrent, le temps de faire ce qu'elle avait à faire. Elle redescendit tranquillement vers sa chambre.


Et là ! (voilà que nous atteignons le point névralgique de l'histoire sordide de ce soir) La minette sentit un parfum étrange, dans sa chambre. Elle se dit que ce n'était pas normal. Dans sa chambre, on ne sent habituellement que des odeurs familières, voire on ne sent rien. Elle fut simplement intriguée.


Puis là, pauvre minette, elle jeta un oeil à son bureau noir, et s'aperçut qu'un élément essentiel manquait. Elle y jeta alors les deux yeux, qui sortirent de leurs orbites quand ils constatèrent l'absence de son ordinateur portable. La pression montait gentiment dans son coeur. Mais il ne pètait pas, mesurant encore ses ardeurs.


Sur ce, elle tourna ce qu'il lui restait d'oeil vers le canapé blanc. A côté de son sac à main italien, son portefeuille gisait, ouvert. Sans réfléchir elle l'attrapa, et regarda dans la fente si la carte bleue était toujours là. Plus de carte bleue.


(La tension est à son comble) La minette entra en état de choc, et commença seulement à se rendre de compte du malheur qui l'accablait. Elle venait de se faire tirer ordinateur et carte bleue, alors qu'elle pissait à l'étage ! Son sang ne fit qu'un tour et ses jambes tremblaient et tricotaient ; les mains suivants le trépident mouvement.



Malgré tout, elle courut voir son frère pour l'enquérir de la tragédie. Elle regarda par la fenêtre du salon, à l'étage, pour apercevoir une troupe de six blousons noirs, qui ne parlait pas, qui marchait les mains dans les poches et la capuche sur le chef. Elle sut que c'était eux ! Eux qui venaient de sortir de sa chambre, munis de son bel ordinateur et de sa carte. Pourtant, elle ne cria pas, elle ne courait plus, elle les regardait, incapable de sortir le moindre gazouillis.



(C'est la panique) Elle parlait à peine, sans se rendre encore bien compte de ce qu'elle venait de perdre. Elle voulut appeler la terre entière, du moins celle capable de bloquer la carte bleue au plus vite, avant que le malheur n'eût pris plus d'ampleur financière.


Mais, en cherchant le numéro de téléphone de son conseiller, elle s'aperçut, "ô rage !", que son téléphone mobile était aussi parti dans les mains des sagouins ! Ce petit Nokia qu'elle aimait tant, envolé à jamais, prêt à être revendu aux âmes les plus offrantes et perverties de ce monde de chiens galeux à trois pattes. Le fixe, elle s'empara du téléphone fixe, et appela non seulement sa banque, mais maintenant SFR.


Tout fut bloqué, plus rien ne fonctionnait. C'était le no man's land. La minette avait tout bloqué, et son monde à elle ne tournait plus. Tout était perdu.


Si la minette tremblait toujours, elle commençait seulement à sentir la colère monter, jusqu'à atteindre ses poings qui se plièrent, ses yeux qui s'injectèrent de sang, comme quand elle était face à feu son ordinateur. Sa rage devint un amas de souvenirs perdus, un amas de dossiers perdus, une montagne de musique perdues, un répertoire foisonnant, des sms déchirants, des années de travail.doc... envolés, VOLES.


Etonnamment, l'envie ne lui vint pas de pleurer. L'injustice provoque rarement cet émois lacrymal et suscite plus souvent des pulsions meurtrières et des accès de violence à l'égard des coupables. Fantasmes, délires, imagination. Il lui sera impossible de dérouiller la gueule de ces gaillards, déjà loin et bien trop costauds pour ses frêles petits poings certes plein de rage, mais frêles.


La minette se transformait souvent en walkyrie furieuse. Quand elle le pouvait. Mais cet après-midi du 25 septembre 2007, cette envie pressante qui lui fit perdre de chères données et des années de mémoire, lui montra combien elle n'était qu'une grande gueule.


Comme elle aurait aimé manier les armes ou avoir l'esprit fin et réactif ! Elle aurait pu les suivre, enfin, elle aurait pu faire quelque chose et ne point rester plantée comme un pot de cire qui fond.


J'ai fait mon deuil de mon ordinateur : les dossiers, les musiques, les photos - y compris Madrid -, les films, les travaux.
J'ai fait mon deuil de mon téléphone : les numéros, les sms déchirants, les photos.
J'ai fait mon deuil de ma carte : sa couleur bleue, le numéro, le code secret.


J'ai fait mon deuil de ce monde de chiens galeux à trois pattes.



Il me reste à acheter un nouveau téléphone, à laisser aller mes dépenses à un MacBook, à venir chercher ma nouvelle carte après demain. Ce nouveau matos regorgera bientôt de données capitales pour mes nouveaux sentiments. Et toc, enfoirés.



Chiens ! La guerre contre les chats ne fait que continuer...



lundi 24 septembre 2007

Mes talents inutiles


Talent inutile n° 1 : trouver un dé à coudre dans le bordel d'un sac à main.

Talent inutile n° 2 : coller le pouce contre le bras.
Talent inutile n° 3 : pleurer sur commande.
Talent inutile n° 4 : faire des ronds de fumée.
Talent inutile n° 5 : nettoyer une vitre sans laisser de trace.
Talent inutile n° 6 : ouvrir une porte avec une radio du poignet.
Talent inutile n° 7 : faire le pont.
Talent inutile n° 8 : écrire trois sms en trente secondes.
Talent inutile n° 9 : cracher la fumée par un seul trou de nez.
Talent inutile n° 10 : boire dix verres de Gin sans vomir.
Talent inutile n° 11 : faire craquer les doigts un à un, puis les phalanges.
Talent inutile n° 12 : me réveiller une minute avant la sonnerie du réveil.

Talent inutile n° 13 : exploiter l’inutile :


C’est l’histoire d’une minette qui déménage. Elle passe une nuit entière à tout bouger d’un endroit à l’autre. C’est l’histoire de cette minette qui se sent bien dans son « nouvel espace studio », mais il est au rez-de-chaussée.

Il y a quelques années, quand le double-vitrage n’existait pas encore, on entendait les conversations des passants. Le double-vitrage fut posé, on n’entendait plus que la ventilation de l’ordinateur.

Soit dit en passant, cette minette se demande souvent si un jour, "un beau jour…" elle arrêtera d’être accro à sa machine. Parce qu’après un rail d’écran, de clavier et de souris, elle ressort telle une toxicomane moyenne, les yeux injectés de sang, le cerveau lobotomisé et ne parle qu’avec des 0 et des 1.

Bref, cette minette en question dort au rez-de-chaussée, et c’est bien la problématique majeure de cette intervention ce soir. En rentrant chez elle, la minette aperçoit au loin un halot de fumée, et quelque chose qui ressemble à des flammes. Oui ! C’est un feu, un beau feu !

Une voiture brûle. La maison n’est pas loin, mais pour la rejoindre, il faut passer devant ce drame flamboyant. Elle appelle les pompiers, non seulement pour entendre une voix masculine peu ou prou rattachée aux pompiers, donc celle d’un héros, un bellâtre, un sauveur du dimanche soir, mais aussi pour signaler l’incident.


En attendant de virils secours, les vitres explosent, le coffre pète, les joints fondent, la voiture brunit. La minette trouve ce spectacle impressionnant, et pour peu, se serait installée pour regarder, comme s’il s’agissait d’un numéro de David Copperfield.


Le camion rouge arrive en fanfare, les costumes noir et les casques argentés sortent et courent joliment vers la C3. En un tour de main, c’est joué. La police arrive, et bizarrement, la minette fantasme moins la beauté virile de ces costumes. Elle peut enfin rejoindre sa chambre du rez-de-chaussée, à quelques mètres du terrible drame.

Et elle se dit, la minette, que se serait tellement dommage qu’une voiture crame juste sous sa fenêtre pendant son sommeil ! Elle se demande à quoi elle ressemblerait si des flammes venaient un jour lui chatouiller le bout du nez. Elle se dit qu’avec Murphy, ce serait une nuit noire, celle où elle dort comme un loir. Rien ne la réveillerait, et elle brûlerait. Elle en conclue quoi, cette minette ? Inch'Allah.

Mais elle se dit aussi que mourir brûlée est le plus sûr moyen de se retrouver aux enfers, et ça, elle n'en a pas vraiment envie. Non, elle y retrouverait toutes les sorcières et les cons croisés vivante. Non !

Bon, c'est facile, mais je brûle d'envie de dormir.
A demain, esprits positifs et beaux pompiers !

dimanche 23 septembre 2007

Le mime est mort


Marcel Marceau, le plus sérieux concurrent de Chaplin dans mes yeux de gamine ! Tous les deux avaient quelque chose de rassurant et d'inquiétant.


J'adorais Bip, j'adorais son chapeau à la fleur rouge, ses mimes, ses gestes, ses yeux. En voilà un qui parlait peu, mais qui me touchait, en se tordant dans tous les sens ou en maquillant son visage blanc de petites larmes noires. Je sais que plus jamais je ne verrai à nouveau ce même Bip, et ça me rend triste.



Nous aurons perdu du monde cette année.
Cette année, on ne se fripe pas, on tire sa révérence.

Et de beaux gestes, s'il vous plaît !

A écouter


"Tres Contra el Mundo" est la chanson qui clôt Planète Terreur.

Après deux heures de film donc deux heures de batailles sanglantes, d'oeils crevés, de jambes amputées et autres mains paralysées, le petit rythme et la voix suave de Rose McGowan arrivent à point nommé. Et pour peu, j'aurais été émue.

J'aurai mis une journée à fouiller sur le web. Introuvable ailleurs que chez You Tube, je mets à contre-coeur ce fichier, dont seule la musique est un nectar.



Aux adeptes de Rodriguez et de ses bandes-originales : J'en ai encore deux en boutique, c'est par ici.

La semaine prochaine, j'attaque la liste de mes talents inutiles !

jeudi 20 septembre 2007

Nominés de l'été


J'hésite encore à présenter ce mini-métrage à Cannes, la foule en délire et les flash des photographes m'accablent. Ce serait un succès (ou encore mieux, un scandale !), et je m'en voudrais de voler la vedette à
Cristian Mungiu.

J'attends mon heure ; la gloire, la célébrité, la robe Alexander Mc Queen, les clichés Mondino, les lunettes noires. My fifteen minutes !

Meilleur espoir masculin ? Palme d'or 2009 ?
Car il y a un début à tout ! (y compris aux souvenirs)



En tout cas Charlie, si tu dois attendre quelques mois avant d'être récompensé pour tes talents d'acteur (ce naturel, ce sourire, ce style !), tu remportes sans conteste les lauriers les plus beaux et les plus rares pour cet admirable portrait et cette esquisse parfaite.

Nul besoin de me ruiner pour le Don Quichotte de Picasso, ton 3ème art me touche autant.



Quant à toi, ma douce Normandie, bien que ce soit le lot de toutes les belles femmes, tu ne m'as toujours pas déçue. Ta beauté courseullaise, ta mer lumineuse et tes seigneurs, messieurs Livarot, Camembert et Pont-L'Evêque me sont allés droit au coeur !

Je comprends mieux maintenant, pourquoi les américains ont choisi tes plages. Roosevelt était un esthète.




Impression de voyage


La arquitectura enmaderada del Aeropuerte de Madrid ...


Paris paraît toujours belle et lumineuse vue du ciel, et c'est le seul moment où j'y perçois son romantisme réputé, dans le regard des étrangers. Mais ensuite, l'aéroport vide et le froid d'un septembre français me rappellent à un triste retour.

J'ai bien mangé un Bounty, mais rien n'y a fait, le béton de la gare n'est pas devenu une prairie chatoyante, le wagon métallique du RER B n'a pas brillé de mille feux exotiques. Au diable !

Il y a encore quelque chose d'excitant aux retours. J'y mêle le gris à ma petite mélancolie, et je suis grisée. Peu importe le mélange trop ambigu de joie et de tristesse, si c'est là le sort d'un globe-trotter !

dimanche 9 septembre 2007

On ne se quitte plus !


Quand il n'y en a plus, il y en a encore !



C'est bien connu. C'est faux, aussi. Au lieu de partir comme une scélérate, au lieu d'enrager la lune et de me voir gueuse par compulsion céleste, je préviens que je pars quelques temps et assure que la reprise ici-bas se fera fissa.

J'aurai certainement des frénésies et une envie irrépressible d'écrire des babioles de temps en temps, mais je saurai me retenir, pour vivre la mer normande et le soleil madrilène comme il se doit.

Surtout, que la faucheuse n'approche pas ce blog (
cimetière des blogs) ! S'il reste inhabité, c'est pour mieux renflouer les caisses. Rendons à César ce qui est à Balthazar, les princesses ibériques et normandes auront leur mot à dire ici.

"Hasta la vista, baby !"

vendredi 7 septembre 2007

"Ecstatique"


Peut-on décemment partir sans laisser une trace ? Je ne crois pas, non. Il reste toujours deux trois bricoles qui traînent, surtout sur les ordinateurs. Ces humbles serviteurs gardent des dossiers moyenâgeux et nous suivent, déménagements après déménagements...

Je pensais avoir plus de clichés de ma folle vie parisienne et de ces trois années passées, mais le fait est que j'appuie trop souvent sur la touche 'Erase'.



Enfin, j'ai quand même retrouvé quelques vieilles photos. Mignons minois d'avant la vingtaine, minois qui ont foutrement changé...
Ce serait un crime de résumer le passé en quelques phrases, en quelques images, en un seul article. Mais en tombant sur tout ça, mon sang n'a fait qu'un tour, ma mémoire en a fait plusieurs, et je fais un adieu officiel à cette époque. Grande époque !
On ne le dira jamais assez.


Et je sais une chose, c'est que je vais regretter nos nuits parisiennes. Même si parfois Murphy s'invitait (surtout vers le 25 juin 2005), je finis par aimer ce tas de merdouilles dans lequel nous avons pu nous mettre. ...Et suis bien heureuse d'avoir honorer tout cela, en accompagnant ma dernière nuit choiseulienne d'un compagnon inestimable(ment poilu) !

Avec ces 'bricoles', je vois le glop et le moins glop. Je vois le regard de la turgotine en mal de tout, la pluie du sixième étage, le bordel que fut mon appart' à ses heures...



Je me souviens très bien des cordelettes de pluie que j'attrapais avant la chute de la goutte sur le béton. A douze mètres de haut, on voit les choses venir et on les prend au vol (en prenant garde de ne pas tomber avec ladite goutte).


Peut-être que mes clopes de là-haut vont me manquer. Celles que je fumais quand il était tard, quand on rentrait d'une nuit parfaite de débauche. J'ouvrais grand les fenêtres, on papotait au-dessus du vide et je les enfilais (de nuit, elles semblent moins nocives et encore plus douces).


Ce n'est pas tant la clope qui me manquera, mais ces moments-là, pendant lesquels sans déconner, le monde tournait rond et léger.
















Choiseul fut aussi le lieu de tous les travestissements ! En souvenir, donc, d'un t-shirt rouge XXS porté par un torse velu, ou de cette paire de lunettes follement "style-moving-beach-in-the-sky"...

Il n'y a que le versant amical des sentiments que je puisse tranquillement poser ici. Mais Choiseul fut beaucoup d'autres choses, et il savait aussi se plier en quatre pour que mes passions s'y délectent de plaisir.

Je pense à nos drogues sirupeuses... Les gorgeons de Pineau blanc quand le soleil cuivrait les murs, la bouteille de Martini bianco ou rosso toujours présente dans mon mini frigo (il ne servait presque qu'à ça), et les lampées de ce Martini dans des tasses à café, pour des doses homéopathiques d'enfer...



Je pense au quartier, je pense aux arcades de Rivoli qui furent remplies d'ivresses et de pas maladroits, la place Vendôme qui acueilla une Saint Valentin embuée, la Tour Eiffel et ses lumières, la grande roue, les marches de Montmartre, l'Okubi, les rizottos du Bistrot Romain, les bonbons de l'Hippo, les pavés de Bercy... Paris... Paris paraît si loin, j'oublie !

Ce sont les empereurs qui meurent, non pas les empires. Paris sera toujours aussi belle quand je ne me souviendrai plus d'elle.

Mes souvenirs me feront un jour défaut, et je ne comprendrai plus la moitié de cet article. Pitié... Restez-là.

Ne partez pas comme ça, sans laisser une trace !


Je pars en guerre !



De retour d'une soirée des plus goulayante, je m'aperçois que Club Internet m'a soutiré une somme phénoménale. Sans me prévenir, sans m'envoyer de courrier, plus de 180€ disparaissent gentiment de mon compte.


J'étais d'humeur très câline ce soir, mais voilà que la walkyrie refait surface. Je ne sais pas si c'est l'alcool ou l'expresso, mais une telle nouvelle nocturne me met dans une rage conquérante !


J'ouvre mon armoire, j'enfile mon armure car je pars sur le front batailler sec et dur, faire gicler le sang de cette boîte, enfoncer
ma lame dans leurs tripes de sagouin, la retourner et faire durer la douleur jusqu'à ce que mort s'en suive. Je vais me les faire.


mercredi 5 septembre 2007

J'adore l'idée



Ce soir, j'ai décidé de me coucher tôt, et de ne surtout pas me jeter dans la rédaction d'un article.
Résultat probant et promesse d'ivrogne, donc.


Mais j'ai passé une belle journée, je n'aime pas mes derniers poulets, donc la solution pour tout un chacun est d'écrire une babiole pour recadrer les choses.

Les choses, toujours les choses, ce mot est bien pratique. Il faudrait compter ses récurrences par ici, ça doit être impressionnant.


Mon premier passage au cinéma depuis un mois s'était mal passé. Boarding Gate avait quelque peu avorté ma curiosité, et j'allais voir Planète Terreur avec plus de méfiance. Celle qu'on a après un mauvais film, la peur que le cinéma soit perdu à jamais.

Nous sommes allés au MK2 Quai de Seine, et c'était tout un poème. Le canal Saint-Martin me fait toujours frémir, et aujourd'hui, accompagné de ses petits nuages noirs sous un ciel bleu marine, il était parfait, agréable, comme du Bob Dylan.


Ce cinéma observe une architecture des plus recherchée, et pour peu, on croirait à un petit port breton. C'est ici que l'on reconnaît la parisienne, qui ne connaît pas la vraie beauté
d'un port breton.


Il faudrait que j'aille voir des ports ou des ponts. Ils sont beaux et fameux partout dans le monde. Et quand j'aurai roulé sur le Golden Gate, marché sur le Ponte Vecchio, je pourrai mourir tranquillement, sans regretter de n'avoir pas connu un jour le talent de l'humanité. Les ponts et les gares sont nos coups de maître, à nous les Hommes.
Un petit pont breton, donc.


Puis le film, lui, transcende le tout et fait sortir de la beauté de Paris la beauté du jour. Parce qu'un bon film me rend folle. Sa couleur rend ma vie rose, noire, rouge...


Planète Terreur est un bijoux rouge. Dans les années 70, je crois, il y avait des films pourris, dont le scénario fouettait, mais où le spectateur trouvait sa dose de castagne et de cul. Mis aux goûts de Tarantino et Rodriguez, c'est un délice, une recette intéressante, un soupçon de parodie, un zeste de gore, une bonne louchée d'ironie et un humour dans les hauteur, à 55 - 60°. Certains personnages sont récurrents, et on les suit, on les connaît de mieux en mieux, on apprend qu'ils se connaissent.


Ce film m'a donné la sensation de découvrir un nouveau monde, où tel personnage n'existe pas que pour un film.
...En particulier le Dr Dakota et son médecin de mari, dont j'ai trouvé l'histoire délirante, et qui me manque déjà. Un vrai bon film me manque. En sortant de la salle, quand j'ai chopé les dernières miettes du générique, j'en veux encore. Comme avant de sortir de la douche, je me demande quand sera la prochaine.

P
lanète Terreur me manque et renouvelle mon amour pour le cinéma, après la déception de Boarding Gate. Un mauvais film ne m'énerve pas, il me fait mal. Pour guérir, il m'aura fallu cinq minutes chez Rodriguez. La scène de ménage entre le Dr Dakota et son médecin de mari est exquise. Je l'aurais posée ici, si elle n'était pas si malsaine et tordue. Mais cette bande-annonce follement rétro fera l'affaire, et on y aperçoit quand même mes doc' préférés...



Le cinéma me rend excessive, c'est mauvais signe.
Aurais-je besoin d'un vrai coup de foudre ? J'adore l'idée.

mardi 4 septembre 2007

Nocturne # 104



J’écris beaucoup. Mon chapitrage fait des jaloux. Il est vrai que je pourrais privilégier d’autres choses. Je pourrais regarder American Beauty, lire des bouquins, passer mon ennui autrement. Etc. J’ai revu American Beauty. J’ai lu chaque jour la première page du Monde. Je me suis ennuyée avec plaisir.


Il est 2h passée, tout le monde dort, donc si quelqu’un doit faire la gueule, c’est mon sommeil.

Je m’apprête à passer ma première nuit
ici, dans cette chambre dorénavant mienne que j’aime beaucoup, je l’avoue. J’appréhende tout de même la qualité de cette nuit. On dort souvent mal dans la nouveauté.
C’est ma petite rentrée perso. (Bien que je ne dormisse pas à l’école.)


Donc me voilà ! Fidèle au poste épineux et savoureux du blog. Il me faut garder ce petit morceau de temps. Les mots restent des mots, mais c’est tout ce que j’ai pour perpétuer ce moment unique et rouge. Ils traduisent l’affaire en rose, mais à la guerre comme à la guerre !

De cette profusion estivale sortent de belles conneries ; mais elles passent plus vite au relais des archives. C’est parfois un travail de sagouin, rapide et bordélique. Ce que j’écrivais hier, c’était une humeur, non pas un état d’esprit, non pas l’intégrale des sentiments émotifs de mon coeur. Je ne me suis pas appliquée. La prochaine fois, je tirerai la langue.

J’ai été malheureuse, parfois, comme ça. Tout allait très vite. De l’ecsta étalée sur trois ans, des montées, des descentes. C’était donc ça, avoir 20 ans ! J’ai pleuré hier et c’est tant mieux. Ce furent de petites larmes de soulagement, post-traumatiques, qui firent leur trou sans encombrer. Mieux vaut pleurer heureux que rire malheureux ? Mieux vaut mourir heureux que vivre malheureux (on ne revoit pas American Beauty sans là replacer).

Chialer seul, c’est ordinaire, au moins répandu chez ceux qui savent pleurer. Quand j’ai l’impression de vivre l’exceptionnel en étant malheureuse comme u
ne pierre, c’est juste une impression. Les moments les plus excitants de mon existence sont une série de banalités uniques.


Et voilà, c'est encore le bordel.

dimanche 2 septembre 2007

Introspection !


...Que je dépose ici de mes blanches mains. Je pensais écrire cet article plus tôt, quand j'avais encore les larmes aux yeux, quand j'avais encore la haine au coeur et une indicible peine aux tripes.

J'ai rendu mes clefs de Choiseul. Je l'ai revu une dernière fois ce matin. Sans grande émotion, à vrai dire. Avec le recul (ah… le recul !), cette vie parisienne, ce boulot épuisant, cette solitude sous-toitée... J'en avais ma claque. Et voilà qu'après coup, j'en chiale.

J'avais la tête sur le guidon. Parfois je pleurais des cruches, puis j'allais bosser. Il y a des journées comme ça, à gerber. Ces jours-là rien ne change, il faut continuer la course. Un bon film, une bonne bouffe, un bon vin ? Ca ne suffit pas.


Je ne suis pas indulgente. Ni avec les autres, ni avec moi-même. Quand je fume un clou de cercueil et que je m'en félicite ou quand je chiale dans un coin, c'est pathétique.

Et je n'aime pas m'étaler comme ça, je n'aime pas admettre que je merde. Tac, ce soir je prends les merdes au vol, je passe le cap de l'orgueil, ça n'ira que mieux. Si ça ne sort plus de mes yeux, ça sortira de mes mots. C'est plus glorieux.

Va savoir pourquoi je me cache pour couiner. Au passage, les chiottes sont l'endroit rêvé pour ce genre d'activité. On n'y est pas dérangé. Les gouttes peuvent tomber dans le trou, on tire la chasse et on repart.

Cette fois et pour une fois, je n'écoute pas Herman, et jette mon organe de coeur en pâture sur la place publique. Puis, mettre son malheur en musique, c'est tellement plus drôle :)



Pour une veille de rentrée scolaire, voilà un poulet des plus pétillants ! M'enfin ça se saurait, s'il y avait des jours pour se plaindre.

samedi 1 septembre 2007

Borderline


Quelle déception !



Sur le tas et comme prévu, nous allons voir Boarding Gate, le petit dernier d'Olivier Assayas. Il était sélectionné à Cannes cette année. Son bébé précédent, Clean, m'avait bien plu.


Ce petit dernier avait tout pour plaire : des têtes d'affiche séduisantes (Asia Argento, Michael Madsen), un 'thriller international' et pour couronner le tout, une excellente critique de Télérama.


Mais qu'allions-nous faire dans cette galère ? Asia et Madsen font ce qu'ils peuvent, ils se démènent les deux gros, moult mais en vain ! Au bout de la première demie-heure, je savais que ce film n'allait pas casser trois pattes à un canard. J'aurais dû lire la critique du Canard Enchaîné, tiens, toujours plus aiguisée. Je ne saurais dire ce qui a scellé cet échec, c'est flou. Olivier Assayas filme avec ses pieds ? Oui, c'est un bon début.


Serait-ce un jugement à l'emporte-pièce ? Non ! Je n'ai pas quitté la salle, j'ai attendu, comme toujours, pleine d'espoir. Mais certains films filent de l'urticaire, sont agaçants et prétentieux. Au fil des scènes, je m'énerve. La place est trop chère pour qu'on se foute de ma gueule. Je me suis sentie con d'être restée.


Alors en sortant, j'ai claqué la porte. Tss !


A l'avenir, faisons moins confiance à Aurélien Ferenczi, à Télérama, qui s'emballe au moindre soubresaut d'un grand réalisateur. Il a beau être grand, il lui arrive aussi de faire des merdes. Admettons et attendons une suite plus réjouissante !


Pas grand chose à faire de ce film-là. Je peux oublier, je peux déconseiller.



Et comme un coup de gueule ne saurait squatter un article entier, surtout un 1er septembre, je termine sur mes dernières trouvailles. J'hésite entre Devendra Banhart et ce vieux son.


...Va pour le vieux, parce qu'à mon avis, je ne suis pas la seule à gueuler.