mercredi 26 septembre 2007

Cats and Dogs


L'histoire présentée ce soir n'ayant rien de drôle ou emballant, on ménagera un suspense et une tension tout au long du texte, afin que le lecteur puisse atteindre le dénouement avec la stupéfaction et l'intérêt de rigueur.


C'est l'histoire d'une minette qui habite au rez-de-chaussée. Ca, on le savait. On savait qu'elle avait vu une voiture brûler dimanche soir, et qu'elle s'était imaginée de terribles scénarios et sa mort atroce. La minette avait donc senti les inconvénients qu'il y a à vivre au même étage que la rue, cette brute sanguinaire.

Quelques jours plus tard, nous étions donc mardi après-midi. La minette ayant une envie pressante, fit le nécessaire pour soulager la peine de sa vessie. Elle grimpa à l'étage pour rejoindre l'endroit stratégique et la plus belle invention de tous les temps : les chiottes.


Pour atteindre le dénouement avec la stupéfaction de rigueur, j'ai non seulement intérêt à ne point m'étaler sur de menus détails, mais aussi à préciser certaines choses au lecteur :


La chambre de la minette se trouve au rez-de-chaussée, quand tout le reste de la maison se trouve à l'étage. Cette chambre a deux fenêtres (un espace très lumineux, me dira-t-on !). L'une donne sur la rue, l'autre sur la cour intérieure de la maison. La minette laissait souvent la fenêtre intérieure ouverte, ne craignant ni un cambriolage, ni les regards indiscrets des passants.


C'est donc la fenêtre ouverte que cette minette quitta sa chambre. Cinq minutes s'écoulèrent, le temps de faire ce qu'elle avait à faire. Elle redescendit tranquillement vers sa chambre.


Et là ! (voilà que nous atteignons le point névralgique de l'histoire sordide de ce soir) La minette sentit un parfum étrange, dans sa chambre. Elle se dit que ce n'était pas normal. Dans sa chambre, on ne sent habituellement que des odeurs familières, voire on ne sent rien. Elle fut simplement intriguée.


Puis là, pauvre minette, elle jeta un oeil à son bureau noir, et s'aperçut qu'un élément essentiel manquait. Elle y jeta alors les deux yeux, qui sortirent de leurs orbites quand ils constatèrent l'absence de son ordinateur portable. La pression montait gentiment dans son coeur. Mais il ne pètait pas, mesurant encore ses ardeurs.


Sur ce, elle tourna ce qu'il lui restait d'oeil vers le canapé blanc. A côté de son sac à main italien, son portefeuille gisait, ouvert. Sans réfléchir elle l'attrapa, et regarda dans la fente si la carte bleue était toujours là. Plus de carte bleue.


(La tension est à son comble) La minette entra en état de choc, et commença seulement à se rendre de compte du malheur qui l'accablait. Elle venait de se faire tirer ordinateur et carte bleue, alors qu'elle pissait à l'étage ! Son sang ne fit qu'un tour et ses jambes tremblaient et tricotaient ; les mains suivants le trépident mouvement.



Malgré tout, elle courut voir son frère pour l'enquérir de la tragédie. Elle regarda par la fenêtre du salon, à l'étage, pour apercevoir une troupe de six blousons noirs, qui ne parlait pas, qui marchait les mains dans les poches et la capuche sur le chef. Elle sut que c'était eux ! Eux qui venaient de sortir de sa chambre, munis de son bel ordinateur et de sa carte. Pourtant, elle ne cria pas, elle ne courait plus, elle les regardait, incapable de sortir le moindre gazouillis.



(C'est la panique) Elle parlait à peine, sans se rendre encore bien compte de ce qu'elle venait de perdre. Elle voulut appeler la terre entière, du moins celle capable de bloquer la carte bleue au plus vite, avant que le malheur n'eût pris plus d'ampleur financière.


Mais, en cherchant le numéro de téléphone de son conseiller, elle s'aperçut, "ô rage !", que son téléphone mobile était aussi parti dans les mains des sagouins ! Ce petit Nokia qu'elle aimait tant, envolé à jamais, prêt à être revendu aux âmes les plus offrantes et perverties de ce monde de chiens galeux à trois pattes. Le fixe, elle s'empara du téléphone fixe, et appela non seulement sa banque, mais maintenant SFR.


Tout fut bloqué, plus rien ne fonctionnait. C'était le no man's land. La minette avait tout bloqué, et son monde à elle ne tournait plus. Tout était perdu.


Si la minette tremblait toujours, elle commençait seulement à sentir la colère monter, jusqu'à atteindre ses poings qui se plièrent, ses yeux qui s'injectèrent de sang, comme quand elle était face à feu son ordinateur. Sa rage devint un amas de souvenirs perdus, un amas de dossiers perdus, une montagne de musique perdues, un répertoire foisonnant, des sms déchirants, des années de travail.doc... envolés, VOLES.


Etonnamment, l'envie ne lui vint pas de pleurer. L'injustice provoque rarement cet émois lacrymal et suscite plus souvent des pulsions meurtrières et des accès de violence à l'égard des coupables. Fantasmes, délires, imagination. Il lui sera impossible de dérouiller la gueule de ces gaillards, déjà loin et bien trop costauds pour ses frêles petits poings certes plein de rage, mais frêles.


La minette se transformait souvent en walkyrie furieuse. Quand elle le pouvait. Mais cet après-midi du 25 septembre 2007, cette envie pressante qui lui fit perdre de chères données et des années de mémoire, lui montra combien elle n'était qu'une grande gueule.


Comme elle aurait aimé manier les armes ou avoir l'esprit fin et réactif ! Elle aurait pu les suivre, enfin, elle aurait pu faire quelque chose et ne point rester plantée comme un pot de cire qui fond.


J'ai fait mon deuil de mon ordinateur : les dossiers, les musiques, les photos - y compris Madrid -, les films, les travaux.
J'ai fait mon deuil de mon téléphone : les numéros, les sms déchirants, les photos.
J'ai fait mon deuil de ma carte : sa couleur bleue, le numéro, le code secret.


J'ai fait mon deuil de ce monde de chiens galeux à trois pattes.



Il me reste à acheter un nouveau téléphone, à laisser aller mes dépenses à un MacBook, à venir chercher ma nouvelle carte après demain. Ce nouveau matos regorgera bientôt de données capitales pour mes nouveaux sentiments. Et toc, enfoirés.



Chiens ! La guerre contre les chats ne fait que continuer...



7 commentaires:

Anonyme a dit…

OOO Joder,

Je ne sais pas quoi dire!!
Seules les insultes espagnoles me viennent... Les envies de meutre aussi. J'ai l'impression qu'on a pêché Elisa, parceque si moi aussi je suis discret dernierement c'est que je suis dans une merde noire en ce moment. Je ne rentrerai pas dans les détails tout de suite et je te prierai de ne pas ébruiter la chose (vis a vis de ma famille)
Sinon l'esprit Madrilene prend toujours le dessus même dans ces moments difficiles que nous vivons. Je crois que je ne peux pas mieux te comprendre qu'en ce moment je suis totalement désemparé..Les articles vont tomber quand les temps libres reviendront.
Je pense fort à toi et te communique photos, numéros, et le reste dès que tu te seras munies de tes nouvelles armes...

Je t'aime fort,
Garde la pêche, garde la foi!! c'est ce que je me dis pour eviter de chialer ts les soirs ds mon lit.

ps: l'année prochaine si tu reste parisienne, on se fait 4 heures de Jujitsu par semaine ensemble..Vale?

Besos

Anonyme a dit…

OOO Joder,

Je ne sais pas quoi dire!!
Seules les insultes espagnoles me viennent... Les envies de meutre aussi. J'ai l'impression qu'on a pêché Elisa, parceque si moi aussi je suis discret dernierement c'est que je suis dans une merde noire en ce moment. Je ne rentrerai pas dans les détails tout de suite et je te prierai de ne pas ébruiter la chose (vis a vis de ma famille)
Sinon l'esprit Madrilene prend toujours le dessus même dans ces moments difficiles que nous vivons. Je crois que je ne peux pas mieux te comprendre qu'en ce moment je suis totalement désemparé..Les articles vont tomber quand les temps libres reviendront.
Je pense fort à toi et te communique photos, numéros, et le reste dès que tu te seras munies de tes nouvelles armes...

Je t'aime fort,
Garde la pêche, garde la foi!! c'est ce que je me dis pour eviter de chialer ts les soirs ds mon lit.

ps: l'année prochaine si tu reste parisienne, on se fait 4 heures de Jujitsu par semaine ensemble..Vale?

Besos

Anonyme a dit…

Moi je crois qu'en regardant partir les blousons noirs, ce n'est pas tant toute tes possessions que tu voyais s'éloigner mais plutôt la possibilité d'une frénésie de consommation technologique se rapprocher!! hmmm...?

Delenda Lavingtaine a dit…

@ Joder : Mi Carli, que se passe-t-il ? Tu m'inquiètes... Je pense aussi fort à toi qu'à tuer ces scélarats, c'est dire ! Mailons-nous rapidement.

@ Spatula : Je suis découverte !
Faut bien trouver un bon côté aux choses... :D
Un Toshiba aussi buens qu'une Crassula bien grasse et bien verte est en route ...

Delenda Lavingtaine a dit…

Joder ! Madre de p*** ! => "Scélérat" !

Anonyme a dit…

Oula oula les cocos, vous m'inquiétez tous les deux ! Tout d'abord, je suis sincèrement navrée Leeloo et je partage ta colère, mais Charles il va falloir que tu m'expliques aussi...Bref, courage et espoir pour vous mes frères :p Je vous aime, à très bientôt. Bises

Delenda Lavingtaine a dit…

@ Lulu : Je suis aussi impatiente que toi, et espère que Carli se sera remis aussi vite que moi de ses malheurs !
Cheer up camarades !