samedi 30 décembre 2006

Saut des anges

Elle partit en voyage.
Et le temps passa...

mardi 19 décembre 2006

Nuit noire, qui ne distrait pas des cauchemars

Des rêves toujours plus fous. Un homme que je connais peu, mais que je n'aime pas : mon professeur de civilisation britannique. Déjà évoqué, c'est à mes yeux un tyran, qui m'a valu deux mauvais rêves et des examens difficiles. Cette nuit donc, alors que j'étais dans d'excellentes dispositions pour être bercée par quelques lapins dans une prairie, voilà que Mr F. fait son apparition. Toujours avec cet air particulier. Je ne devrais pas être étonnée qu'un enseignant en anglais possède cette moue toute british, chez certains irrésistible, chez d'autres insupportable. Il s'impose dans la nuit. Toute la classe est là, prête à passer un oral. Je sors de mes promenades champêtres, et j'apprends qu'un examen m'attend, en face de ce terrible personnage. Pour ajouter du piquant, mon inconscient fait fort, puisqu'il me faut aussi jouer un air de saxophone pour valider l'épreuve. Abasourdie, je marmonne que je n'ai jamais touché un instrument de ma vie, si ce n'est la flûte du collège. Je suis très mal, quand vient mon tour. J'improvise. C'est immonde. Finalement, au réveil, je trouve cela plutôt cocasse. Je redécouvre les sensations de mon année Turgot. Face à tous les examens de droit public, relations internationales, droit privé... j'étais comme dans ce rêve, comme si on me demandait une improvisation de jazz au saxo. Voilà pourquoi ça ne marchait pas. Je suis aussi douée pour le droit que pour la musique. J'aime les deux, mais il vaut mieux les laisser aux autres.

Un petit tour par la faculté, cet après-midi. Les secrétaires sont toujours aussi débordées par la moindre tabulation informatique. Pas moyen de trouver des réponses à mes questions. S'il y a une chose qui ne changera certainement jamais, c'est cette incompétence assumée de l'administration, qui se préoccupe plus du nombre de sucres dans son café que des notes des étudiants.
Le détour par l'Avenue Zola fut plus satisfaisant. J'ai eu droit à un regard trouble, mais bien fixé sur ma bouille, un très léger sourire, et un mouvement de doigt sous ma caresse. Elle était belle, elle avait bonne mine. Ses mains étaient douces, comme avant, comme toujours.

Les festivités de Noël commencent vendredi soir. La distribution de cadeaux et autres agapes se partage en deux depuis dix ans. Cette année, il y aura sûrement trois ou quatre tournées. Le Père Noël carbure au Whisky. Il doit être en forme. Mais il ne peut pas m'apporter ce que j'aimerais vraiment. Comme les génies, ce n'est qu'un vendeur de jouets.

Il faut que je fasse transpirer le radiateur, que je brûle ma peau sous la douche, que j'enfile trois ou quatre pulls irlandais, et qu'enfin, je chasse ce sale tyran.

dimanche 17 décembre 2006

Y'aura-t-il de la neige à Noël ?

De Verrières le Buisson à l'Avenue Emile Zola...
Il semble loin, ce temps. Les détails enfantins ; des odeurs inoubliables, des lieux particuliers. Je ne me promènerai plus dans le Bois de Vincennes le coeur léger. Le poids des souvenirs pèsera, comme il pèse sur toutes les belles innocences.
Difficile de se balader dans ce coin de ma mémoire, presque clôt, auquel plus rien ne s'ajoute. Que du passé, beau comme le monde, et si peu devant. Son horizon, c'est une neige qui embue les yeux.
On ne choisit pas sa famille. Pour une personne exceptionnelle, il faut payer une dizaine de mauvais coeurs.

jeudi 14 décembre 2006

A l'aube, les petits oiseaux toussent.

Un petit café pour remplir un ventre vide. Une lumière éteinte pour faire dormir les petits yeux, qui ne veulent pas se fermer, qui veulent profiter des nouvelles nuits, des nouvelles heures tardives qui s’offrent à eux. Une chaîne de télévision qui cesse d’émettre 3h passée, qui fait passer des moutons pour bercer les somnambules, qui leur dit que les heures sont brèves au "pays merveilleux". Une oreille qui écoute à moitié la musique, à moitié le vent sur les fenêtres, à moitié les pensées. Une journée qui aura été longue, l’attente... et généreuse vers Minuit. Des petits pieds fatigués d’avancer, qui trottent encore pour trouver une eau chaude et des draps chauds. Une main froide qui tient sans relâche d’ultimes cigarettes. Une amertume passagère, comme toujours, ou peut-être un cœur brisé par la foule, comme toujours. Quelques ruminations et leur désespoir. Quelques prières athées, des tentatives, on ne sait jamais. Puis les surprises de la nuit, qui récompensent les difficultés du jour passé. Le crépuscule des pensées, la promenade des souvenirs, longue et infatigable. Le relais des rêves, le sommeil auprès des fantômes, une course belle et folle dans le cycle nocturne. Le 13 du mois qui n’en finit pas, sa mort lente dans mes bras. Des mots de minuit, des écrivains tourmentés, qui susurrent des pensées étonnantes. Mille fois les mêmes chemins, des pas lents sur les trottoirs, conduits par les caprices de l’humeur. Un petit être mélancolique, un petit oiseau qui vole dès qu’il peut vers les étoiles invisibles de la ville. Le regard qui se baisse et se perd dans les bas-fonds d’un précieux jardin au ciel étrange, aux nuages parfois lourds, mais à la lune presque toujours pleine.
Les plaintes du chacal qui courent le long des rues sont peut-être les pleurs d’un loup. Une nuit dépeuplée qui se dédouble. Elle deviendrait presque le pays imaginaire. Une âme qui navigue jusqu’au matin, déambule dans les volutes nuiteuses des draps noirs. Un seul phare, et l’aube.

dimanche 10 décembre 2006

JF recherche

21h08. Un coup de flemme. Celui de rentrer chez moi maintenant. De sortir dans le froid, dans le vent, d'affronter les rues de Choisy le Roi, de croiser un regard libidineux dans le RER, de marcher jusqu'à Choiseul, dans le froid, dans le vent. Il fait bien meilleur ici.

Les derniers jours se sont résumés à des coups de fil. Bonnes ou mauvaises nouvelles, il a fallu faire avec. J'étais déjà soulagée qu'il ne s'agisse pas de la Sorbonne. En général, elle appelle quand je suis en vacances, pour m'engueuler et me dire que je suis dans une merde noire et irrémédiable. Pour l'instant, elle reste muette et je ne m'en porte pas plus mal.

Non, le premier coup de téléphone, c'était une charmante vieille dame qui me demandait de donner mon sang. Ils en avaient besoin en urgence, j'avais les bons phénotypes, c'était pour quelqu'un en particulier...bref, je n'ai pas tout saisi. J'ai sauté sur cette occasion de faire ma belle gosse et ai affronté la tempête du jour passé. Tel Saint Tartanpion, il me fallait monter sur mon beau cheval blanc et secourir le monde en détresse. Pour de vrai, j'étais accompagnée de mon frère, aux côtés de qui n'importe quel blizzard devient une brise minable. A peine la seringue était-elle sortie de mon bras, que nous nous sommes jetés sur la collation, gentiment proposée par l'EFS. Nous sommes bien tombés, c'était le jour du Ritz. Le prestigieux hôtel fait venir une fois par an son menu. Le saumon à l'aneth était excellent, les bretzels faits maison un délice, le fondant au chocolat parfait, mais la cerise sur le gâteau fut non pas une cerise, mais un macaron. Bon Dieu, tu existes donc.

J'ai l'impression que la grippe commence à faire son trou dans le coin. J'espère sincèrement que les pauvres êtres chers à mon coeur qui sont abattus comme des chiens par la bête s'en remettront vite. Je suis donc satisfaite que mes propres courbatures ne soient dues qu'à une journée de travail lambda. J'ai vendu un sacré paquet de malbouffe hier. Je hais l'humanité à ce point, il faut croire. Non, la rageuse, ce n'est qu'un mythe.

Le second coup de fil me dit que je vais peut-être devoir quitter Choiseul, ce Choiseul que je boude ce soir. En septembre prochain, ma proprio aurait peut-être besoin de récupérer sa perle. Apparemment, c'est encore très improbable, mais... Mais sans plus attendre, je me suis empressée de regarder les annonces actuelles sur Paname. Il y a du bon, voire du très bon. Alors, quitte à faire mes adieux à cet appartement, roi de tous les excès pendant trois ans, roi de toutes les beautés et si près du ciel violet pollué, je commencerais bien une autre histoire d'amour avec la rue de la Lune.

dimanche 3 décembre 2006

Bobo travail

Une petite pause avant de me coucher avec les poules. Depuis quelques temps, je ne connais plus les 2h, ou 3h du matin. A ces heures indues, je dors comme tout un chacun. En revanche, douloureuse fut ma connaissance nouvelle avec les heures fraîches et matinales... Les grasses matinées ont été rayées de ma vie, mais ce n'est que pour mieux ressurgir plus tard. Je vous le donne en mille, dormir jusqu'à 12h, ça ne s'oublie pas.
Je suis en vacances dans quatre jours. Quatre jours de dur labeur, remplis de partiels et donc d'angoisse. Angoisse toutefois limitée, car ces deux dernières semaines, mon rythme de travail n'aurait pas pu être plus intensif. J'aurais donc donné le meilleur de ma petite personne, et sacrifié bien des choses au profit de ces auteurs macchabées qui croupissent depuis des lunes dans leur tombeau.
Il reste peu
de temps. Comme d'habitude, quand ça sent l’écurie, je me délecte à penser combien je serai heureuse et libre. Un cri pourra retentir dans la grande ville jeudi midi. Ce ne sera que ma voix portée par la joie, je dirais même que mon âme s’envolera dans de célestes cieux, pour ne pas trop exagérer.
Malgré cette période de partiels, je reste fidèle à Ronald Mcdonald, qui lui me tue par son inconstance. Hier encore, je me faisais insultée, et pas du moindre terme. J'étais "inhumaine", oui lecteur, "inhumaine". Cette grosse gorille avait simplement envie de pisser, et j'étais l'obstacle qui l'empêchait de se vider. Sans rentrer dans de plus menus détails, j'ai conclu qu'elle était monstrueusement conne. Monstrueusement susceptible et rancunière, je me suis empressée de répondre fermement que "tout de même, il faut pas déconner". Sans rentrer de plus menus détails, elle a aboyé, j'ai donc aboyé à mon tour, telle une bête vorace pleine de haine, effectivement inhumaine. Premier règlement de compte au Mcdo, première audace d'envoyer chier une cliente, ça se fête. Je finirai donc ce soir ma bouteille de Martini, au goulot bien sûr.