jeudi 14 décembre 2006

A l'aube, les petits oiseaux toussent.

Un petit café pour remplir un ventre vide. Une lumière éteinte pour faire dormir les petits yeux, qui ne veulent pas se fermer, qui veulent profiter des nouvelles nuits, des nouvelles heures tardives qui s’offrent à eux. Une chaîne de télévision qui cesse d’émettre 3h passée, qui fait passer des moutons pour bercer les somnambules, qui leur dit que les heures sont brèves au "pays merveilleux". Une oreille qui écoute à moitié la musique, à moitié le vent sur les fenêtres, à moitié les pensées. Une journée qui aura été longue, l’attente... et généreuse vers Minuit. Des petits pieds fatigués d’avancer, qui trottent encore pour trouver une eau chaude et des draps chauds. Une main froide qui tient sans relâche d’ultimes cigarettes. Une amertume passagère, comme toujours, ou peut-être un cœur brisé par la foule, comme toujours. Quelques ruminations et leur désespoir. Quelques prières athées, des tentatives, on ne sait jamais. Puis les surprises de la nuit, qui récompensent les difficultés du jour passé. Le crépuscule des pensées, la promenade des souvenirs, longue et infatigable. Le relais des rêves, le sommeil auprès des fantômes, une course belle et folle dans le cycle nocturne. Le 13 du mois qui n’en finit pas, sa mort lente dans mes bras. Des mots de minuit, des écrivains tourmentés, qui susurrent des pensées étonnantes. Mille fois les mêmes chemins, des pas lents sur les trottoirs, conduits par les caprices de l’humeur. Un petit être mélancolique, un petit oiseau qui vole dès qu’il peut vers les étoiles invisibles de la ville. Le regard qui se baisse et se perd dans les bas-fonds d’un précieux jardin au ciel étrange, aux nuages parfois lourds, mais à la lune presque toujours pleine.
Les plaintes du chacal qui courent le long des rues sont peut-être les pleurs d’un loup. Une nuit dépeuplée qui se dédouble. Elle deviendrait presque le pays imaginaire. Une âme qui navigue jusqu’au matin, déambule dans les volutes nuiteuses des draps noirs. Un seul phare, et l’aube.

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