dimanche 10 décembre 2006

JF recherche

21h08. Un coup de flemme. Celui de rentrer chez moi maintenant. De sortir dans le froid, dans le vent, d'affronter les rues de Choisy le Roi, de croiser un regard libidineux dans le RER, de marcher jusqu'à Choiseul, dans le froid, dans le vent. Il fait bien meilleur ici.

Les derniers jours se sont résumés à des coups de fil. Bonnes ou mauvaises nouvelles, il a fallu faire avec. J'étais déjà soulagée qu'il ne s'agisse pas de la Sorbonne. En général, elle appelle quand je suis en vacances, pour m'engueuler et me dire que je suis dans une merde noire et irrémédiable. Pour l'instant, elle reste muette et je ne m'en porte pas plus mal.

Non, le premier coup de téléphone, c'était une charmante vieille dame qui me demandait de donner mon sang. Ils en avaient besoin en urgence, j'avais les bons phénotypes, c'était pour quelqu'un en particulier...bref, je n'ai pas tout saisi. J'ai sauté sur cette occasion de faire ma belle gosse et ai affronté la tempête du jour passé. Tel Saint Tartanpion, il me fallait monter sur mon beau cheval blanc et secourir le monde en détresse. Pour de vrai, j'étais accompagnée de mon frère, aux côtés de qui n'importe quel blizzard devient une brise minable. A peine la seringue était-elle sortie de mon bras, que nous nous sommes jetés sur la collation, gentiment proposée par l'EFS. Nous sommes bien tombés, c'était le jour du Ritz. Le prestigieux hôtel fait venir une fois par an son menu. Le saumon à l'aneth était excellent, les bretzels faits maison un délice, le fondant au chocolat parfait, mais la cerise sur le gâteau fut non pas une cerise, mais un macaron. Bon Dieu, tu existes donc.

J'ai l'impression que la grippe commence à faire son trou dans le coin. J'espère sincèrement que les pauvres êtres chers à mon coeur qui sont abattus comme des chiens par la bête s'en remettront vite. Je suis donc satisfaite que mes propres courbatures ne soient dues qu'à une journée de travail lambda. J'ai vendu un sacré paquet de malbouffe hier. Je hais l'humanité à ce point, il faut croire. Non, la rageuse, ce n'est qu'un mythe.

Le second coup de fil me dit que je vais peut-être devoir quitter Choiseul, ce Choiseul que je boude ce soir. En septembre prochain, ma proprio aurait peut-être besoin de récupérer sa perle. Apparemment, c'est encore très improbable, mais... Mais sans plus attendre, je me suis empressée de regarder les annonces actuelles sur Paname. Il y a du bon, voire du très bon. Alors, quitte à faire mes adieux à cet appartement, roi de tous les excès pendant trois ans, roi de toutes les beautés et si près du ciel violet pollué, je commencerais bien une autre histoire d'amour avec la rue de la Lune.

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