jeudi 11 octobre 2007

A mighty maze


Après Grindhouse et Les Chansons d'Amour, je ne pensais pas trouver un nouveau film qui entrerait dans mon palmarès. Eh bien si, c'est chose faite.

Avec Un Secret, ils sont maintenant quatre à se battre dans cette petite place de mon coeur, celle où il est écrit 'Cinéphile'.

Le dernier film de Claude Miller est une pure merveille. Sûr, je m'emballe. Mais des circonst
ances atténuantes peuvent plaider en ma faveur. Et je plaide coupable pour toute exagération et pour l'emphase qui me conduira à décrire ce bijoux.

J'ai rarement pleuré au cinéma. D'abord, ça fait couler le rimmel, et puis, je n'aime pas montrer au monde que je suis touchée par une simple fiction. Chialer, c'est trop personnel, alors je veux bien le faire devant quelque connaissance, mais certainement pas devant les spectateurs. Non mais.

Hier soir pourtant, j'avais beaucoup de mal à contrôler mes grosses larmes. Je sentais que ces deux-là allaient bientôt tomber de mes yeux et rouler bruyamment sur mes joues. Mais ce film, petit mélo au secret évident, glisse vers une tragédie à la lame fine et aiguisée et me transperce.

J'aurais aimé qu'il s'arrêtât un instant, que je pusse reprendre mes esprits !

C'est l'histoire d'un secret, évidemment. Au départ, toute orgueilleuse que je suis, je jette l'éponge, car j'ai deviné de quoi il s'agissait. Mais au fil du temps, ce secret, si limpide et si simple, devient o
paque et je perds tout repère. Alors, je sombre dans l'histoire, à point pour prendre ses fins rouages en pleine gueule.

C'est une histoire terrible, d'autant plus qu'elle est "tirée de faits réels", comme on dit. Cet avertissement m'avait laissée sceptique. Il me laisse toujours sceptique. Je n'aime pas cette façon de dire 'C'est triste, mais en plus c'est pas pour de faux, alors chialez camarades'. Mais ici, ça marche du feu de Dieu.

C'est une tragédie shakespearienne, qui monte délicatement dans les tréfonds de l'horreur, et se termine dans la tendresse sèche des survivants.

Je n'ai pas envie de révéler quoique ce soit du-dit secret ou de l'histoire, trop compliqués à résumer de toute façon. Je peux seulement louer ce film, qui est une vraie réussite cinématographique.


Comme dans La Vie des Autres, le scénario est finement rôdé, voire moins linéaire, plus tortueux et tout autant saisissant. Les normaliens parleraient d'une intrigue aristotélicienne. Grosso merdo, ça voudrait dire que c'est bien ficelé, parce que les codes d'Aristote en matière de narration sont indémodables, et que le cinéma snobe gravement ses bons conseils.


Quant aux flash-backs, qui ne sont p
as une mince à faire et alourdissent bien souvent l'affaire, ils sont ici menés avec une impressionnante fluidité. Et, alors qu'ils sont pris par les grands sentiments de ce monde et bouffés par la grande hâche de l'Histoire, le jeu de Bruel, Cécile de France et Ludivine Sagnier est admirable de simplicité.

Comment, selon le contexte, une histoire d'amour peut devenir une histoire de mort. Réponse affolante et brillante de Miller.
















2 commentaires:

Anonyme a dit…

Il faut l'avouer, c'était un bon film, même si l'enthousiasme m'a moins emportée que toi ma chère Leeloo, je ne peux pas cracher sur ce film qui, à la réflexion, mérite plus d'attention que je ne l'avait pensé en sortant de la salle...;) See you soon miss'

Delenda Lavingtaine a dit…

Je suis bien contente que tu vois finalement quelque chose d'intéressant à cette perle :)