dimanche 24 juin 2007

A vos marques...


D'ici quelques jours, j'aurai le sentiment désagréable que le monde entier se sera donné rendez-vous au 116 rue de Rivoli. C'est la rue maudite pour tout associable qui se respecte. Et pourtant, j'y passe beaucoup de temps, et je commence à connaître par coeur ce visage gigantesque dessiné sur la façade du squat le plus réputé de Paris. J'ai pris mes petites habitudes, mais je m'en déferai avec plaisir. Ce courant d'air, de jour comme de nuit, été comme hiver, à la sortie de la ligne 14 de Châtelet. Ces escalators interminables. Et cette odeur de frite, qui se répand jusque dans les couloirs de la station, qui me rappelle à mon bon devoir, juste au cas où j'aurais oublié ce vers quoi je me dirige chaque samedi depuis deux bonnes années. La place Sainte Opportune, la rue des Deux Boules, bref, un quartier madelainesque au possible. Cette année, j'ai réussi à échapper à deux événements événementiels, qui avaient su traumatiser ma jeune expérience d'équipière polyvalente. Je suis passée entre les mailles des soldes d'hiver, perdue dans Westwood, et de la Fête de la Musique, perdue dans la rue de Braque. Mais mercredi, je serai aux premières loges, je ferai une fois de plus partie de la première ligne de soldats qu'on utilise comme chair à fric, et je vendrai durant des heures de la bouffe bien grasse à des portefeuilles amaigris. Par temps de soldes, les trompettes sonnent. Ce sera ma dernière scène, mon ultime étude sociologique du client, cet être humain inhumain. Mon petit fléau fétiche...

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