vendredi 22 juin 2007

Ballon de baudruche

Il ne fait pas bon traîner dans les RER au mois de juin. Assise confortablement sur mon siège, dans une rame vide, je commençais à peine à m'endormir. Voilà que le wagon est envahi par une nuée de bacheliers. Ca hurle, ça expulse tout ce que ça peut d'une si jeune cage thoracique, ça se défoule. J'entends quelques mots clefs, qui me mettent sur la voie : ça vient de sortir d'un oral capital. Pour l'un, les examinateurs sont des sadiques, avides de larmes et de désespoir, si faciles à obtenir chez un petit coeur pétri d'angoisse. Pour l'autre, c'est déjà les années à venir, le statut d'étudiant, la belle vie, la vraie vie. J'ouvre les yeux, pressée de voir à quel point leurs mirettes à eux peuvent briller, remplies d'illusions flasques, bientôt prêtes à se liquéfier et à disparaître dans les couloirs estudiantins. C'était touchant. J'avais envie de leur conter les mille et un bonheurs de la vie étudiante. Mais je n'en ai pas trouvé autant. Je n'ai rien dit, je suis partie.

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