mercredi 29 août 2007

Et la ville lumière fut


Il aura fallu un certain temps pour que Paris me manque.



Cette ville, il faut la quitter pour l'aimer. C'est à dire qu'il faut l'avoir habitée. Les premières années, j'étais sous son charme. J'étais au coeur d'un mythe. C'est toujours grisant. Et certaines rumeurs éculées sont bel et bien fondées. Paris ne dort jamais, par exemple. Les périphéries sommeillent peut-être, mais le coeur ne cesse jamais sa course. On y voit tout. C'est une ville d'expériences.


Parce qu'on ne vit pas à Paris, on vit avec Paris. C'est une vraie bonne relation à l'ancienne. Après quelques années de vie commune, on finit par se sentir oppressé. On aura à eu des coups de gueule et des coups d'amour. C'est selon les jours, selon son humeur. On aura même rompu plusieurs fois, on l'aura fuie tout un été avec plaisir.

On la quitte sans se retourner. On la boude. Puis la séparation devient longue, on se souvient d'elle et elle nous manque. Et ça dure comme ça plusieurs années. On devient un parisien amoureux. Avec tous les désordres, tous les paradoxes que ça entend. Elle est belle, elle est chiante. Elle me rend malade. Elle me manque. Je veux la retrouver, mais je sais qu'elle me trompera encore.

J'ai retrouvé Paris aujourd'hui. Elle me manquait. Une fois le pied sur le macadam, après quelques coups de coude et quelques passants pressés, je ne voulais qu'une chose : repartir. J'ai flâné rue Mouffetard, aperçu l'entrée du Jardin des Plantes, pratiqué le métro. Ni mieux ni pire, rien ne change. C'est toujours beau et moche.

Paris m'aime, moi non plus.

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