mercredi 22 août 2007

Il s'appelle reviens


I'm not gay, but I like rainbows.



Quand j'ai commencé mes études, il y a trois ans, on m'avait promis un tas de choses. Les patriarches parlent beaucoup et peut-être trop. Ce n'est pas une vie si belle, ce n'est pas non plus si terrible. C'est la tranche intermédiaire.

J'ai l'enfance et l'adolescence derrière moi, ces deux cockers qui me collent aux basques. J'ai l'âge adulte devant moi, que je touche du bout des doigts. Quand on a 20 ans, on est jeune. Pour mon petit frère, j'ai 150 ans. Question de point de vue.


A vrai dire, je m'égare. Ce n'est pas mon propos. Mon propos, c'est ma plus belle rencontre depuis ces trois dernières années. La seule qui tienne et qui m'accroche le coeur.

Il est arrivé, l'air de rien, avec son crochet. Nous avons perdu pas mal de temps. On se voyait peu. C'était court et intense. Puis la vie parisienne a appuyé sur la détente. La balle est partie. Nous sommes sortis, nous avons bu comme des trous, mangé comme des porcs, dansé comme des fous, ri comme des baleines. Bref, nous avons fait connaissance.


J'ai trouvé un énième double. J'ai pourtant déjà un jumeau, mais nous ne nous ressemblons pas. J'ai pourtant déjà des amis chers, mais ils ne me ressemblent pas.

Lui, il parle beaucoup, il pense trop. Il sait être mélancolique et triste, désabusé et pessimiste. Comme moi, il sait être excessif. Il m'aura aussi appris à être gaie, à aimer les autres plus que le strict nécessaire, à m'aimer plus aussi. Quelqu'un de bien, je vous dis.


Maintenant, il a 21 ans. Comme moi, il est jeune et il a 150 ans. Et il s'en va, va se fondre dans la movida madrileña, et il me manquera. Il me manquera quand j'aurai le moral à zéro. Quand j'aurai besoin que quelqu'un casse ma coquille de Caliméro. Sa petite cicatrice au bord de l'oeil, l'odeur de sa Peugeot, ses polos rayés, ses dents parfaites, ses yeux gris et bleus, sa voix grave et nasale, ses mains fines et ses Converses rouges...

Mais j'irai le voir. Et il s'appelle reviens.

3 commentaires:

Charles a dit…

Un Texte, une Larme, un Sanglot...
Tu m'as touché au coeur, moi qui suis déjà au pied du mur. Je suis absolument touché. Et j'ai l'honneur et "I mean it" vraiment l'honneur de t'avoir pour amie (car ce n'est pas si facile), maintenant j'ai même l'honneur d'avoir un de tes articles qui m'est dédié. Je n'oublierai pas un jour, pas une soirée, pas un instant passé avec vous, avec toi...
Je n'exprimerai pas tout ce qui me vient en tête dans ce minuscule texte c'est évident...tu vas me manquer, mais tu vas venir me voir, car tu m'appelles reviens!

Anonyme a dit…

Ravie d'avoir été là pour vous ;)

Delenda Lavingtaine a dit…

@ Lulu: talentueuse intermédiaire, effectivement !

@ Charles: "I will not say: do not weep; for not all tears are an evil"...