lundi 31 décembre 2007

American Gangster

Un mot, ce soir, non pas pour résumer et remercier ou envoyer chier tous les acteurs et facteurs qui firent de 2007 une année qui pète ou une année qui fouette, mais pour Ridley Scott et tous ses autres petits camarades.


Au moins, ce petit mot me permettra d'échapper au bilan annuel de rigueur, et je m'en réjouis. Je n'aurais pas pu résumer cette année trop inégale.


Je viens de voir le dernier Ridley Scott, American Gangster. L'écrire me fend déjà l'arrière, et je me gausse ou je m'énerve d'avoir perdu au bas mot deux heures de ma vie. Un procès au cul pour chaque déception, et je serais riche comme Al Capone.


Avant, j'ai vu I'm Legend. Voilà donc les deux derniers films que j'aurais découvert cette année. Il fut un temps, c'était Amélie Poulain qui bouclait 2001. (J'opte souvent pour la prétention, ça doit être mon goût pour les choses précieuses et ridicules.) Will Smit m'a convaincue, car il m'a fait rire, sans le moindre soupçon, finalement, de prétention. Le titre était trompeur.


Quant à American Gangster...
Frank Lucas et Richie Roberts me font bien rire, je les connais depuis un bail. C'est comme une histoire d'amour, donc une dérive inconsciente puis consciente: au début, j'aime bien ce flic marginal et raillé, en marge de la société, cet espèce de baroudeur aux yeux qui tombent, ce type qui boude tout le temps. Au début, j'aime bien le gangster de Harlem qui ne jure que par les jupes de sa mère, offre des fourrures à deux jambes interminables (le rôle toujours sous-exploité et sous-estimé de la femme du ganster), et 'bute' ses Judas sans broncher, le regard fixe, dans lequel se lisent la mélancolie, la puissance, la rage, oh... la rage, et la solitude. Les premiers temps, j'apprécie les jeux de lumière que le réalisateur a pu choisir avec soin, j'admire l'idée du contrejour sur le méchant bandit et le rayon de soleil sur le flic, ou l'inverse.


Puis, peu à peu, je me lasse. Incapable de la trouver moi-même, je vais au cinéma, je regarde des films et j'attends l'idée neuve. L.A. Confidential et Jackie Brown étaient neufs il y a 10 ans, Malcolm X il y a 15 ans. American Ganster arrive après la bataille, braque la banque des idées neuves, ce salaud. C'est un vrai film de bandit, un film qui vole tout et partout sans complexe, un film avec mon procès au cul.


Bientôt, je me lancerai dans un poulet long comme les jambes de Miss Puerto Rico sur la dérive désespérante du cinéma hollywoodien. Dante aurait pu ajouter un cercle à l'Enfer.


N'en parlons plus.


Comme dit le Dr No, et ce sera là l'ultime grand mot d'esprit de l'année, "Finissons-en avec 007".




Aucun commentaire: