jeudi 5 juillet 2007

Dave, Dee, Dozy, Beaky, Mitch and Tich


Après trois annulations, je désespérais de voir Death Proof. C'est chose faite.

Et... Je ne sais pas vraiment que penser de cet opus bizarroïde et si peu ficelé de Quentin. Il m'avait habituée à des exercices de réflexion plus intenses, comme « En fait, Kiddo tue O-Ren en premier, puis elle termine par Vernita Green, ah oui... », « En fait, les deux losers qui veulent braquer la cafèt', ils se font attraper par Vincent, ah oui... », « En fait, l'argent de Jackie est dans l'autre sac, ah oui... ». Il m'avait habituée à beaucoup d'«En fait», le Quentin.


Et là, j'ai deux histoires parallèles (chronologiques !), et je me dis qu'il y a couille dans le potage : Qu'arrive-t-il à Quentin ? Il met de l'ordre dans son film, il devient chiant, il me fait chier.

Mais... La scène finale se pointe du bout d'un talon de Santiags, sanguinaire, gratuite et jouissive. Tout ce que j'aime ! Le film prend son 'envol' dans ce coup de latte mémorable. Il faut donc voir la totalité de ce pastiche de série B, pour saisir le plaisir au vol. Je connaissais bien assez les précédents Tarantino pour catcher les clins d'oeil bien placés, les plans ; le meilleur de tous étant le zoom sur les jambes de Jungle Julia, qui n'est pas sans rappeler ce qu'inventa Uma Thurman alias Mia Wallace en son temps : le tour de pied, inoffensif mais tellement classe. Je l'admets, ça, il faut le voir.

Butterfly et Zoë sont les mamelles de Death Proof. Elles sont finalement les seules à se démarquer du film de série B pour l'une, et du film de Tarantino pour l'autre. Elles ne rentrent pas dans le décor. Au départ, elles font presque tâche. Pourtant, gros plans sur leurs visages, l'une en train de siroter sans rien dire, l'autre une caricature de la surfeuse lesbienne. Au fil des deux chapitres, ce sont elles qui prennent cher, ou elles qui attirent le diaboliquement con Stuntman Mike. J'ai un faible pour ces deux-là, parce que, pour un film de Tarantino plutôt différent et en marge des autres, ce sont les seules à marquer une position nouvelle, les seules qui m'ont surprise à se fixer si joliment chez Quentin (à son insu ?).
Il y a des perles, et j'irai certainement le revoir. Là tout de suite, s'il n'était pas 3h passée, j'irais le revoir. Il y a des perles, certes moins brillantes que l'uncomfortable silence selon Mia, mais... comme on dit dans le jargon :
"The King stays the King".

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