vendredi 20 juillet 2007

De l'ordre ! Du Phoenix !


J'ai les pieds dévastés. Ca faisait trois semaines que je n'avais pas remis cette maudite paire de ballerines. Je ne pourrai pas les remettre avant trois autres semaines. Mais mes doigts sont toujours en bon état de marche, et même s'il est tard, je ne peux pas me coucher tout de suite, pas après une soirée comme celle-ci. Il faut que je redescende et que je dorme, certes, mais avant, il faut que je note certaines choses. Parce que demain, à 14h ou 15h, quand je me réveillerai, je n'aurai plus la même vigueur d'esprit, e
t la magie se sera envolée, expelliarmus quoi.

Bon, alors, Harry Potter et son Ordre du Phoenix. J'étais bien contente de voir ce film, ce soir. J'aime assez l'ambiance pourrie de Poudlard, les situations de merde que traverse le jeune Harry, et les mimiques torturées de ses camarades. C'est rafraîchissant.

Mais, soyons réaliste et de mon point de vue, c'est le moins bon de
s cinq films. En clair, il n'existe pas tout seul. C'est un comble pour un film. C'est une page intermédiaire, et on sent bien qu'Harry va dérouiller l'année suivante. Le fameux Voldemort est démystifié, on le voit trop et partout, jusque sur le quai d'une gare. Les combats, que j'attendais monumentaux, c'est à dire à la hauteur d'une épopée de sept volumes, sont réduis à une suite d'éclairs à bout de baguette magique vraiment diabolique.

Helena Bonham Carter, que j'avais vue plus qu'inquiétante et délurée dans Fight Club, dont j'attendais l'apparition avec impatience, ne fait pas vraiment mouche et joue les deux pieds dans le même sabot. Les gamins jouent comme des pieds, mais je me dis que leur talent n'est pas tant d'être de bons acteurs, que de réclamer une somme pharaonique pour de si piètres performances. Ca pour le coup, c'est bien joué.

Enfin, je comprends bien qu'une épopée nécessite des rôles prédéfinis, comme le vieux barbus très sage. On avait Gandalf, on a maintenant le croûton Dumbledore, laid comme un poux mais si tranquille. Le ton paternaliste des épopées est parfois un peu agaçant.
Voilà pour ce qui est de mon avis déplorable.

L'avis plorable s'attache aux personnages secondaires, voire transpar
ents, voire sous-exploités. Il y a Emma Thompson, qui joue une Trelawney toujours aussi poilante et attachante, dans le juste, dans le mille ! Dans la tranche mieux gérée, il y a l'inestimable Dolorès Ombrage, incarnée de main de maître par Imelda Staunton. Elle, elle semble s'amuser, et ses petits rires névrosés sont savoureux. Enfin un dictateur à l'école des Sorciers, m'enfin ! La poularde n'a qu'à bien se tenir !

Enfin, enfin, enfin, et ce sera ma dernière critique aisée, la mise en scène est aussi lourde que le budget du film. On sent que David Yates aime les plans vertigineux sur les 'hautes tours' du château poudlardien, puisqu'il nous ressert le plat inlassablement. A la longue, c'est comme les quenelles, on ne digère pas bien.

En sortant, nous avons entamé une randonnée parisienne, comme à notre habitude. C'était la dernière de l'été avec toi, je crois bien, hélas. Les Vélib' défilaient à toute blinde, pendant que nous, à l'ancienne, marchions de Bercy à Saint Lazare. Le débriefing a duré à lui tout seul une bonne heure, et je constate une chose, qui conclue mon avis sur la question :
- Harry Potter V est un film à aller voir avec un « adepte ». Avec quelqu'un qui a lu les six volumes et attend capricieusement le septième. Le film regorge de clins d'oeil gros comme une maison pour les cultes, insoupçonnables pour les incultes. L'explication de texte est nécessaire pour rester dans la tendance Gryffondor.


Voilà donc la tartine beurrée de la nuit. On me dira que la critique est facile, patati patata, mais ce n'est pas moi qui ai décidé de m'attaquer à un Potter.

Cet article est long, je sais. Pour qui en sera venu jusque là, félicitations, vous passez de ces beaux salauds de Serpentards aux gentils nobles
de Gryffondor. Le chapeau a parlé.

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