jeudi 26 juillet 2007

Perlinpinpin

Trois jours à Valence. J'ai retrouvé les montagnes et tout le fourbi. Il y avait tout, enfin surtout les figues et le silence. J'ai retrouvé mes frères. Ils sont bronzés, drôles et beaux comme des camions. J'ai retrouvé mon père. Il est ailleurs. Il y avait aussi huit poussins qui ressemblent à des canards en plastique. Il y a eu le voyage en train. Il allait vite, certes, et le paysage défilait, certes.

Il y a eu le voyage en car. Insignifiant, jusqu'à ce que... mon voisin entame la conversation. Le truc charmant de l'histoire, c'est l'accent. Américain. Son petit nom, c'est Colin. Il vient de la Caroline du Nord. Colin porte des lunettes noires. Jusqu'à ce qu'il les enlève, et que j'aperçoive de beaux yeux bleus et fins. Il a un cocard, qui rend plus bleu que bleu son oeil droit. Colin a vécu de grandes aventures et s'est fait tabasser à Marseille. Mais comme il dit : « C'est le vie. »

Il étudie le français, a vu Londres, Vienne, Paris, la Sorbonne et Florence. Il va à Zurich et rentre en Caroline dans trois jours. Crap. Colin est bavard, Colin est beau. Je « cueille le jour ». J'écoute et je regarde. Le vrai du faux, je m'en tape le coquillard. Colin est beau, Colin est bavard.


Le car arrive à ma gare. Au-revoir, Colin, enchantée et à bientôt. Je sors, m'assieds sur un banc. J'ai les yeux rouges et chauds. Ils se sont trop affairés. Ils pourraient m'allumer une clope.

La présence de Colin devient un souvenir, Colin devient le car 69860. Un trajet, la moitié d'une heure.
Voilà la vraie surprise.

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