mercredi 9 janvier 2008

Music me !


C'est bien connu, la musique adoucit les moeurs. Mais « pas que ». Elle cultive ou elle change les humeurs, ou mieux, elle les construit. Comment ne pas être frais en écoutant Marvin Gaye ? Comment être guilleret et léger sous le Requiem de Mozart ? Ce coquin, je m'en souviens, a réussi à me tirer des larmes il y a presque dix ans, from scratch.

Voilà donc que je (re)découvre mes albums. Les vieux, les morts, les salis, les rayés, les « pas dans leur boîte » ; les récents, tout neuf, brillants, la jacquette bien lisse.


Ils ont tous ce je ne sais quoi, qui se résume souvent en une chanson, celle qui se détâche du lot. La chanson vélo, celle dont je n'oublie jamais les paroles, les temps, les petits souffles et les dernières notes. Puis il y a des albums phare, les favoris de la pile. Ils sont rares, mais il aura fallu que j'aime l'intégralité de leurs mélodies, que je les sente comme le fumet d'une côte de boeuf presque saignante. L'appétit musical se transforme là en une longue gourmandise, que je laisse fondre sous la langue, jusqu'à y laisser le goût inimitable de l'excès.


Ce soir, il faut l'encaisser, toutes mes musiques ne sont pas là. Ma ballade de janvier, une douceur qui sonnait juste à mon coeur, est rayée. J'ai pris mon correcteur, et j'ai versé une couche de blanc sur chaque note. Ce seront des temps morts. J'avais composé une belle partition, pourtant, en prêtant l'oreille. Mais avouons-le, mon petit doigt s'est imposé à mes fins tympans. Il s'est soulevé et leurs à dit précisément : « Rimbaud a crâmé ses poèmes, la jeunesse est une garce. » Comment pouvais-je espérer qu'une composition de mon cru, qui n'aurait plu qu'à un auditoire restreint, survive aux barricades de colonie de vacances, à l'Enfer de la connerie verte ?


Le contre-coup de deux mois sans cours, c'est maintenant. J'en veux au monde presque entier, surtout celui du quartier latin. Mais les tympans et les petits doigts ne suffisent pas à écrire de belles chansons tous les mois, j'ai aussi un cerveau. Remâcher l'amertume et attarder ma plume sur ce qui est passé ou perdu faussera mes notes, ne fera que me desservir. Or je veux un beau plateau d'argent, et je me le servirai moi-même... en musique.










































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