jeudi 20 juillet 2006

Pour qui pleure en chantant

Vraiment, je regrette d’avoir chanté les louanges de la canicule il y a quelques temps. Après une nuit blanche, la fatigue se lit sur mes pauvres yeux. Cette nuit sur Paris fut l’une des pires. Il a plu comme vache qui pisse. L’orage a grondé violemment durant plusieurs heures dans un ciel électrique. Pourtant, la chaleur a persisté, rendant l’atmosphère presque irrespirable. J’avais peur du tonnerre. Le bruit des ventilateurs faisait valdinguer ma tête. J’attendais avec la plus grande impatience que le petit matin apporte sa brise. Pourvu que ce cagnard ne dure pas.

Malgré ma forme ramollie, j’ai tout de même rejoins Chessy. Nous avions prévu de passer la journée à Disneyland, je n’allais donc pas me laisser abattre par une torpeur passagère. Ce 20 juillet fut long et bon.
Des tasses (où nous excellons en terme de vitesse vomitive) au nouveau parcours de Space Mountain ("plus long, plus rapide"), en passant par une évacuation au sommet d’une montagne russe pour cause d’incident technique, nous avons profité autant que possible du Parc. Une fois encore, un bon 40° au soleil nous accompagnait sans relâche. J’ai évidemment pris quelques couleurs, sans gravité. Puis il a plu, encore. Nous avons bu cette eau le bec en l’air, comme un nectar inespéré.
Ce soir, je suis sur les rotules. Mes mains se souviennent encore avec quelle ardeur je les ai sollicitées pour tourner la tasse bleue. J’ai les yeux qui picotent, et des larmes de fatigue coulent parfois. Enfin, nous aurons constaté combien les petites anglaises sont allumées. Un peu plus encore, et j’aurais mis mon poing dans le minois de celle-ci. Elle devait avoir 13 ans, je me suis donc sagement retenue.
Longue et bonne journée, donc. Je déplore seulement que notre "reconstruction de ligue" n’ai pas eu lieu. J’ai maudi quelques secondes les boulots en intérim, puis ai pensé que d’autres occasions se présenteraient. Tu es toute pardonnée, ma biche.

En rentrant par la ligne A, j’étais à côté de deux vieilles dames. Elles surveillaient attentivement deux gamins d’une douzaine d’année. Elles papotaient. J’ai roupillé durant les deux tiers du voyage, mais le reste du temps, leur conversation s’offrait à mes oreilles. "Eh oui, c’est ça, la vie parisienne", ont-elle conclu. J’ai adhéré au propos par un modeste rictus. Il me tarde de quitter la ville, car les conditions estivales y sont lourdes. Même si une ballade "dans le Quartier Latin shake aux lèvres autour de 23h" a son charme. D’ici quelques semaines, je verrai feu les montagnes maudites, puis les vagues de l’Atlantique. Je pourrai retrouver Paris le coeur frais comme un gardon.

Aucun commentaire: