mardi 25 juillet 2006

Mont par Lyon

Je me souviens du ciel de janvier, blindé de nuages cotonneux qui erraient comme des pages solitaires. Les éléments sont devenus de redoutables adversaires.
Au coeur de l'été, les nuits sont forcément bonnes, bien que chaudes. Il manque quelques petites choses pour parfaire le tableau, telles que mes regrettés miauleurs nocturnes. Ces cris berçaient mes songes. Aujourd'hui, le bruit des ventilateurs les a remplacés. Et je dois bien avouer que leur chant est moins noble. Je me lève régulièrement à l'aube, devançant le soleil dans sa course folle. Plus tard, rideaux clos, je rejoins à nouveau mes plumes alors que les heures incandescentes défilent joyeusement.

Prête à fuir ce cagnard ambiant poings dans les poches, j'ai déjà les billes en l'air, pour apercevoir l'éclat des neiges éternelles. Peut-être auront-elles fondu, peut-être les découvrirai-je dans le lit d'une rivière. Le vent soufflera dans la vallée. Peut-être sera-t-il comme une poussière suffocante qui envahit les bronches et laisse crever la gueule ouverte. Néanmoins, je veux retrouver mes gares, mes villes.

A partir de lundi, je passe en tête à tête avec la capitale. Son béton, ses bâtiments et son cafouillage seront pour moi seule. Cela risque de m'amuser quelques jours, puis me lasser, selon les jours. Toutes mes amours se cassent loin de la puanteur urbaine, et moi, l'âme en peine et le coeur facile, je reste encore quelques temps. Mais bientôt, bientôt ce sera l'heure de rejoindre chacun dans ses aventures.
Tant bien que mal, je me nourris de films et de climatisation. Le dernier en date était au cinéma de Bercy, mon préféré. Comme appâtée par le moindre soupçon de fraîcheur, j'ai pris une place pour The Devil's Reject, horreur totale et estivale, juste ce qu'il fallait. C'est l'histoire d'une famille de psychopathes, dans l'Alabama. Sans rentrer dans plus de détails croustillants, mes tripes se sont retournées deux ou trois fois, autour du dépeçage de ce pauvre monsieur ou la crucifixion de cet autre malheureux. J'ai aussi eu quelques frissons, divins créateurs du soulèvement des poils et d'une sensation de fraîcheur.

...Heureuse qui comme Ulysse, chante et brûle en tout temps. Qui comme Ulysse entend et attend les promesses des sirènes, patiemment.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Ah ma petite caillance

Anonyme a dit…

Ah ma petite caille... J'avais oublié, j'ai une lettre à te montrer, fais-m'y penser :)
Bonne fête, Shukri !

Arthur a dit…

On se fait vite (et bien !) a Blogspot n'est-ce pas... ? La seule chose qui me manque, personnellement, c'est le decompte des visites, c'est mon cote narcisso-capitaliste !
En tout cas le changement de structure te sied a merveille, Dearissime.
Je t'embrasse tres fort (L)...