mardi 8 août 2006

Here we are


Après avoir vécu dans un petit puzzle, dont certaines pièces manquaient furieusement à l'appel, après avoir cherché ou concédé quelques trous, je comble finalement les vides. Une chose est sûre, je ne me départirai jamais de mes métaphores pourries. C'est une pièce maîtresse. Donc, le puzzle est presque achevé, et l'oeuvre me plaît assez. La chasse au trésor dans les rues de Paris s'est révélée palpitante et fructueuse. J'ai même découvert des morceaux oubliés de parties passées. Au téléphone au coin d'une avenue, mes yeux étaient fous face à ce jeune homme qui attendait pour traverser. Il avait une démarche qui m'était étrangement familière, un regard plissé par la lumière, redonnant à son visage cet air fichtrement sérieux qu'il avait lorsque nous nous engueulions au clair de Lune. Cela faisait peut-être un an que je n'avais pas vu ce minois. Me trouver là résultait du plus grand des hasards. Lui qui occupait pas mal mes pensées ces derniers temps, le fait de l'apercevoir, égal à lui-même, dans des chaussures italiennes, m'a semblé être une plaisanterie hallucinatoire. Difficilement remise de mes émotions, j'étais heureuse de retrouver une de mes perles au Starbucks, afin de lui raconter le détail de ma surprise. Nous avons ensuite profité des Quais de la Seine pour parler - nous indigner - des désastres de la famille. Car il n'y a pas que les départs à venir, mais aussi une explication de gravure avec le paternel. Ca promet. Je vais souffler sur le lac de mon enfance, au risque de foutre la barque à l'eau.
Je constate que ces quelques semaines parisiennes ne furent pas vaines. Les caisses sont quasiment pleines, et je bouderais presque un lingot offert sur son coussin de soie. Je m'en vais enfin pour les montagnes. Il me reste quelques heures du jour pour descendre certaines chansons dont je ne saurais me passer dans le train. J'ai pris une place côté fenêtre, évidemment. Le mois d'août, bien que surprenant, voire charmant, n'aura pas su me retenir plus longtemps. Je suis repartie pour une vie nomade. J'ai recousu mes poches crevées, jic.
Tous ces évadés qui laissent un vilain trou à mon beau puzzle, je les croiserai bien à nouveau en sillonnant les routes. Pour l'instant, je file à l'anglaise, loin de tous, pour mieux retrouver chacun autour d'un café ou autre boisson chaude.

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