dimanche 20 mai 2007

Knock knock


J'avais aussi dans mes dossiers l'introduction du Roi et l'Oiseau, illustre film qui berça nos journées enfantines trop pluvieuses. Nous lui devons beaucoup, y compris l'apprentissage de certaines émotions jusque là inconnues au bataillon. L'angoisse, le frisson des belles chansons et des beaux mots, la découverte -bien qu'inconsciente- de Jacques Prévert. Puis avec le temps et la grossière croissance de nos êtres, nous laissâmes s'envoler autant nos enfances que cet oiseau locace. Et on l'oublia, ou plutôt, on le rangea dans un tiroir de la mémoire, que seul un cafard nostalgique peut décoincer. Il y a quelques temps et du haut de nos vingt et quelques années, nous avons retrouvé ce tiroir, qui à vrai dire, ressemblait plus à une armoire. Puis nous avons pioché dans ce bazar, comme dans une caverne aux merveilles pleine de paires de chaussettes. Parmi elles, il y avait le chapeau melon et le veston que portait cet oiseau, et avec ses grandes ailes et son grand bec, il me racontait à nouveau l'histoire de la charmante bergère et du petit ramoneur de rien du tout, de rien du tout ! Plusieurs années sont passées, et pourtant, quand il me parle, cet oiseau, j'ouvre à nouveau mes oreilles de gamine, et je suis rassurée.

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