vendredi 25 mai 2007

Bon appétit !


Malgré le champagne, le rosé, le Martini, les vodkas, difficile de ne pas se souvenir de certaines choses. Certains morceaux de bravoure, certaines phrases sorties des bas-fonds de mon esprit embué. Et quand bien même, il y aura toujours une ou deux oreilles qui auront entendu et se seront souvenues de ces passages corsés. Difficile aussi de ne pas me remémorer cet instant délicieux, autant pour les yeux que pour les papilles. J'ai découvert une nouvelle activité dont je ne soupçonnais pas les bienfaits. Un magret de canard au miel, un verre de vin, et un apollon qui a l'heureuse idée d'avoir endossé le costume tant apprécié du pompier, et qui entreprend un strip-tease excellemment maîtrisé, et qui montre avec ferveur le galbe de ses muscles, agrémentés de chantilly par-ci par-là. Bref, la soirée commençait sous les meilleurs auspices et n'augurait que du bon.
Une addition aussi vertigineuse que la chute de rein du jeune homme, un pourboire jaune, puis nous quittons les lieux, assouvis mais encore avides d'autres bienfaits, et toujours en forme, boostés par les petites bulles du bonheur. Nous prenons le métro avec bien plus d'enthousiasme que d'ordinaire, en quête d'un de nos pieds à terre, en quête d'un 'before' qui nous donnera toujours plus de baume au coeur pour la suite des événements. Encore bien difficile de rentrer à cinq dans l'ascenseur choiseulien, tout trémoussant et pifrés que nous sommes. Le défi est relevé, et comme au bon vieux temps, nous nous trouvons au sixième étage, qui devient le sixième ciel, le temps d'une énième gorgée sirupeuse. Mais redevenons sérieux une minute, le temps joue contre nous.
Trop tard, les métro ne circulent plus, ils dorment et s'en remettent aux guibolles folles des noctambules fous. Sans plus attendre, nous tricotons des gambettes à travers l'avenue de l'Opéra, les arcades (vides !) de Rivoli. Devant certaines enseignes, je ne réponds plus de rien. On salue WHSmith. L'alcool anglicise. La Tour Eiffel est plongée dans le noir, et l'un de nous la compare à Peter Parker dans ses plus mauvais jours. J'ai entendu bien des remarques sur cette Tour, jamais des plus subtiles pour la belle Paris, mais celle-là... redonne à Peter ses lettres de noblesses. Nous marchons, nous courons, nous sautillons, bref, de véritables coq en pattes. Les Champs, vides ou presque. L'Arc de Triomphe est à l'autre bout, notre balade folle n'est pas terminée. Donne-moi ta main, allume-moi une clope, et je rivaliserai d'arrogance avec cet Arc. L'heure tourne, et l'alcool, toujours l'alcool, fausse peut-être notre légendaire sens de l'orientation.
Enfin arrivés à bon port... ce fut long mais bon. 'Vous êtes tous majeurs, bien sûr ? – Oui, Chef !' Il faut être grand pour s'entasser dans une cave et suer en coeur. Quelques chemises rayées, quelques belles gueules, quelques sales gueules, bonsoir Paris ! C'est open bar, ne fais donc pas ta difficile. Une goutte, deux gouttes, trois gouttes de ce qui me semble être un très bon champagne glisse le long de mon échine. Bordel ! Qui ose ?! Une belle gueule, ma foi. On me retient de ne pas boire dans son verre maudit. Bon sang, où ai-je la tête ? Les amis du monde entier sont là pour éloigner les verres trop pleins. Une pause s'impose. Un verre d'eau bénite s'impose. Vodka pomme. J'espère discrètement que certaines notes et une voix stridente retentiront dans la salle. Et le voilà, mon cher, mon tendre, voilà Mika, voilà le saint patron du vrai son, de la vraie vie dans un dessin animé ! Paroxysme de la soirée, sommet, pic de délice. Il est tard, il est tôt. Moment de la nuit entre deux rives, où les chats rencontrent les chiens. C'est le moment idéal pour remonter à la surface du monde.
Il n'y a encore et toujours que l'alcool qui tienne en éveil nos corps, qui les balance et qui soulève quelques sourires. Et nos pas sont portés par le souffle légendaire qui ramène chez eux des êtres anéantis et béats, juste avant que l'aube et ses premières lueurs n'agressent leurs petits yeux rouges.
Finalement et donc, aucun trou noir, que du lumineux.
Bon anniversaire, ma Lulu.


'Mes amis, pour mon mariage improbable, et de facto mon enterrement de vie de jeune fille, n'hésitez pas, pourvu qu'il soit brun !'

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Je note que tu tiens très regulièrement ce petit journal intime, je note que tu l'écris merveilleusement bien, je note que je ne viens pas éprouver de plaisir à le lire autant que je ne le devrais. Je note que ce dernier article tiens plus de place que la moyenne des précedents. J'espere que cette soirée qui m'a tant plu* (avec un "e" ou un "s", je ne sais pas a toi de voir), marquera aussi ton esprit pour un long moment...au moins jusqu'au moment où un autre instant mémorable écrasera ce dernier. Quoi qu'il en soit, c'était une pure soirée, c'etait libéré, enthousiaste, décallé (oui en effet tu as oublié de parler de nos petites conversations incongrues sur ton lit), joyeux, intense...c'était pur!! Je veux vivre des moments comme celui ci plus souvent, partagés avec vous qui rendez les choses belles même quand les temps sont durs. Pas trop souvent quand même, il ne s'agit pas de briser ces "bulles de plaisirs" par des fréquences excessives et par la fatigue du commun. Mais ça ne risque pas arriver vu la difficulté de se retrouver à 5 pour un soir. Je te dis en tout cas à vendredi pour de nouvelles aventures (j'en aimerai bien une durable tant qu'a faire), peut être que c'est à ce genre de soirée que ca arrivera, (mais suis-je vraiment motivé?). Je te dis que j'ai hate aussi, j'ai beaucoup de choses à dévoiler et à exprimer (a moyennement pu le faire hier), et ce commentaire n'est certainement pas le lieu le plus approprié.
Je t'embrasse.
Charles

Delenda Lavingtaine a dit…

Je dirais 'plue'... :)
Quant aux conversations incongrues d'usage, Arthur s'est chargé d'en relater une partie, et pas la plus subtile...

Arthur a dit…

Divin article pour divine soirée très chère, chapeau très bas - pour ma défense, quelques fois, au diable la subtilité, j'ai envie de dire...
Love to you all, my 4 délices.
P.S. : un record de commentaires :p

Delenda Lavingtaine a dit…

Beaucoup de voyeurs et peu de bavards... ;)