dimanche 19 novembre 2006

Le calme...

Mon frère avait accroché une fleur de tiaré à mon sac. Le temps du trajet, elle avait fané. Pourtant, elle sentait si fort que toute la ligne de métro en a profité. Une odeur de soleil, celle du monoï. Mon autre frère jouait au conducteur, lançant des "vroum" à tout va. Mon père était assis à côté de moi, toujours avec son air pensif. Arrivés à Gare de Lyon, la petite famille est partie. J'ai embrassé Maël et mes lèvres se sont enfoncées dans sa joue moelleuse et douce. Il m'a regardée avec effarement. "Tu viens pas avec nous ?". J'ai répondu par un sourire et un hochement de tête. Non, je ne suis pas le bonhomme, même si j'aimerais être dans le TGV pour Valences avec lui, avec eux. Moi, je continue jusqu'à Pyramides, et je rentre seule à Choiseul.

Je reste bien immobile dans l'ascenseur capricieux. Je déballe mes affaires, y compris toute la bouffe du week-end. Le frigo se rempli par magie les dimanches soirs. J'ouvre la fenêtre, j'allume une éternelle cigarette et je tombe sur le cul. Une fois encore, le ciel est beau. Il est violet, vire au mauve. Les nuages sont pourpres et les bâtiments quadrillés par l'ombre du crépuscule. Je cherche dans la hâte mon appareil photo pour capturer ce énième passage éphémère. Raté. L'appareil est introuvable. Je me demande même si je ne l'ai pas égaré. Une pensée sage me dit d'ouvrir les mirettes et de profiter. J'oublie d'immortaliser l'instant.
Pendant que les All Blacks écrasaient la France, une soirée s'im
provisait au Cour Saint-Emilion. Trois cafés crème, un chocolat chaud et des crêpes au sucre plus tard, les estomacs criaient encore famine et souffraient du froid. Nous les avons réchauffés avec une viande saignante, des Martini, et un déluge de mots. Ma panse était prête à exploser, mais il fallait encore fournir un effort. Sous la pluie. Le lendemain, je me lèvais tôt, avant 11h, et j'allais embrasser qui de droit, lui sourire et lui dire combien je l'aime. Je n'aime jamais tant les cafés crème qu'en plein hiver. Quand il caille, que les mains sont congelées et les doigts prêts à tomber.
Et le temps d'écrire ça, mon dîner a cramé.

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