
Et puis, cette semaine s'est chaque jour dessinée sous de nouveaux auspices. Je ne dirais pas qu'ils étaient bons, mais la nouveauté possède toujours ce petit quelque chose d'excitant. J'ai récupéré une chemise flambant neuve, sans tâche, sans trou, et d'une couleur définie, non plus grisonnante et moche. Je l'ai repassée avec plaisir, comme quoi, tout cela ne tient pas à grand chose. Autre nouvelle qui fera le bonheur de beaucoup, je suis entrée en possession d'une carte Booster, qui, grosso merdo, s'avère être le seul avantage de bosser pour Ronald. Ainsi, nous pourrons nous faire péter la panse en malbouffe plutôt bonne, quand même, tout en ne déversant que quelques malheureux pécules. Je me suis rendue à Rivoli sous un nouveau jour, mercredi, et je dois dire que le succès fut au rendez-vous. Comme quoi la moindre métamorphose suffit à rendre le monde fou. Je remercie parfois le manque de temps, car il me fait faire des folies que jamais je n'aurais envisagées. Un mercredi qui, une fois n'est pas coutume, fut un grand jour, donc.
Il le fallait, car le début de semaine n'avait pas été glorieux. Il s'était fourré dans une zone de turbulences, et sans crier gare, le moral s'était vu transporté à dix mille pieds sous terre. Encore une chose nouvelle, celle de pouvoir naviguer au 36è dessous. Je n'avais pas encore trouver l'occasion de verser les larmes de la nouvelle année. C'est donc chose faite, et ce fut autant épuisant qu'appréciable. Après une bonne bassine d'eau salée, je m'endors comme un bébé et tombe dans le sommeil des justes. Jusqu'au lendemain, où, matin oblige, je vis ma tragédie quotidienne. L'enfer, c'est sortir de ses draps.
Les bonnes résolutions ayant été longuement mûries, je m'évertue à m'y tenir. Par exemple, la plus juste et la plus noble de toutes était celle de donner à manger et à fumer chaque mercredi soir à ce vagabond qui dort dans des cartons, avec qui les bavettes sont réduites mais toujours sympathiques. Hélas, mon beau cheval blanc n'aura que peu servi, car cet homme noirci de crasse refuse obstinément mes offrandes. Il me dit sans cesse qu'il a déjà le ventre plein. A la bonne heure. Je repars tous les mercredis soirs avec cet excès de bouffe dans mon sac, sans savoir à qui le donner, puisque moi aussi, j'ai le ventre plein. Comme lorsque j'éteins lumières et ordinateur. Il ne me reste que quatre malheureuses bougies pour m'éclairer durant ces 5 minutes "pour la planète", ce jeudi 1er février dernier. Je m'aperçois que l'immense immeuble du Crédit Lyonnais n'a absolument rien éteint, ni les bureaux, ni l'open space, ni les spots. A quoi bon, me dira-t-on ? Je ferme toujours le robinet en me brossant les dents, car non, je ne perds pas espoir de devenir une bonne "citoyenne du monde".

Tiens, un autre et dernier détail que j'avais oublié de mentionner plus bas : le son de 2006, celui qui a envahit mes petites oreilles d'elfe, c’est Crazy. Le film qui a payé son émotion suprême, c'est Two for the Road. Un autre film à retenir, self explanatory, c'est Borat. Le livre qui a transformé mon ennui, c'est Les Bienveillantes. Le lieu qui a mis de la magie dans mon petit coeur flétri, c'est La Cotinière. Et le reste, le reste viendra plus tard. Tout ce qui manque est toujours en retard, car tout ce qui manque n’est pas ponctuel, mais tout finit par arriver.

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